dimanche 28 février 2010

Haru basho 2010 : banzuke, promotions et autres mouvements

Makuuchi :
Comme on s'y attendait, Okinoumi (E-M12), Tokusegawa (O-M13) et Sagatsukasa (E-M15) font leur entrée en makuuchi. Pour le vétéran Kasugaô (E-M16), c'est un retour sans droit à l'erreur.
Les ôzeki changent simplement de côté.
Kotoshôgiku et Kakuryû, makekoshi au Hatsu basho, perdent leur rang de komusubi et de san'yaku.
Toyonoshima rejoint Baruto au rang de sekiwake et Kisenosato et Aminishiki s'installent comme komusubi. Pour les trois hommes, c'est un retour parmi les san'yaku. Baruto, quant à lui, est sur la route de la promotion au rang d'ôzeki. C'est donc le cinquième tournoi d'affilée sans nouveau san'yaku.
Aminishiki (komusibi ; E-M6/11-4 au Hatsu basho) fait une belle remontée ainsi qu'Aran (O-M2 ; O-M10/10-5 au Hatsu basho) et Hômashô (O-M5 ; E-M12/9-6 au Hatsu basho). Ce dernier est probablement celui qui fait la plus belle affaire de ce banzuke.
Ah oui, Hakuhô est le seul yokozuna. C'est le quatrième tournoi de sa carrière dans cette situation. Mais c'est la première fois qu'il est l'unique yokozuna en activité depuis qu'il a atteint le rang suprême.
Si la NSK a eu le temps de rectifier l'édition du banzuke et de faire supprimer le nom d'Asashôryû, elle n'a pas comblé le vide que cela laisse. Il n'y a que 41 rikishi au lieu de 42.
Rappel des résultats du Hatsu 2010 ici.

Jûryô:
Comme annoncé après le Hatsu basho (ici), Sadanofuji (E-J11), Masuraumi (E-J14) et Daidô (O-J14) font leur entrée en division salariée. Tokushinhô (E-J11) a déjà fait un petit tour en jûryô à l'Aki basho 2009.
Pas de surprise non plus côté rétrogradation : Shôtenrô (O-J1), Tochinonada (E-J2) et Kôryû (E-J6) redescendent de makuuchi. Shôtenrô était O-M9 au Hatsu basho mais son catastrophique 3-12 le fait dégringoler alors que trois autres rikishi moins bien classés (Takamisakari, Môkonami et Tamanoshima) étaient aussi makekoshi.
Hoshikaze, Jûmonji et Myôgiryû se retrouvent eux en makushita. Myôgiryû n'aura donc passé qu'un tournoi en division salariée.

Nouveaux classés (jonokuchi):
ShikonaRangHeyaTaille/poidsNé le (âge)De
Sasakiyama佐々木O-Jk20Kise1,80/13812-06-1991 (18)Akita
Saishin齊心E-Jk21Chiganoura1,79/14312-11-1991 (18)Ishikawa
Ôyamamoto大山本O-Jk21Kokonoe1,82/11410-08-1991 (18)Wakayama
Shibahara柴原E-Jk22Kise1,78/13428-12-1989 (20)Tôkyô
Koshinonami越ノ浪E-Jk23Tatsunami1,82/11904-09-1991 (18)Niigata
Hasegawa長谷川O-Jk24Kasugayama1,79/8219-01-1992 (18)Kanagawa
Takaôra貴王良O-Jk25Takanohana1,78/11219-07-1993 (16)Gunma
Tatsunishiki立錦E-Jk26Tatsunami1,73/8213-05-1991 (18)Aichi

Haru basho 2010 : banzuke

Makuuchi :
EstRangOuest
Hakuhô
Miyagino beya
yokozuna
Harumafuji
Isegahama beya
ôzekiKotoôshû
Sadogatake beya
Kaiô
Tomozuna beya
ôzekiKotomitsuki
Sadogatake beya
Baruto
Onoe beya
sekiwakeToyonoshima
Tokitsukaze beya
Kisenosato
Naruto beya
komusubiAminishiki
Isegahama beya
Kakuryû
Izutsu beya
maegashira #1Wakanosato
Naruto beya
Kyokutenhô
Ôshima beya
maegashira #2Aran
Mihogaseki beya
Gôeidô
Sakaigawa beya
maegashira #3Kotoshôgiku
Sadogatake beya
Tamawashi
Kataonami beya
maegashira #4Tosayutaka
Tokitsukaze beya
Toyohibiki
Sakaigawa beya
maegashira #5Hômashô
Shikoroyama beya
Tochiôzan
Kasugano beya
maegashira #6Tochinoshin
Kasugano beya
Miyabiyama
Musashigawa beya
maegashira #7Kakizoe
Musashigawa beya
Iwakiyama
Sakaigawa beya
maegashira #8Takekaze
Oguruma beya
Hakuba
Michinoku beya
maegashira #9Yoshikaze
Oguruma beya
Kitataiki
Kitanoumi beya
maegashira #10 Shimotori
Tokitsukaze beya
Asasekiryû
Takasago beya
maegashira #11Hokutôriki
Hakkaku beya
Okinoumi
Hakkaku beya
maegashira #12Takamisakari
Azumazeki beya
Tokitenkû
Tokitsukaze beya
maegashira #13Tokusegawa
Kiriyama beya
Kokkai
Oitekaze beya
maegashira #14 Tamanoshima
Kataonami beya
Sagatsukasa
Irumagawa beya
maegashira #15Môkonami
Tatsunami beya
Kasugaô
Kasugayama beya
maegashira #16Bushûyama
Musashigawa beya

Jûryô :
EstRangOuest
Shôtenrô
Musashigawa beya
#1Wakakôyû
Ônomatsu beya
Masatsukasa
Irumagawa beya
#2Tochinonada
Kasugano beya
Gagamaru
Kise beya
#3Tosanoumi
Isegahama beya
Asôfuji
Isegahama beya
#4Kimurayama
Kasugano beya
Sakaizawa
Onoe beya
#5Kiyoseumi
Kise beya
Kotokasuga
Sadogatake beya
#6Kôryû
Hanakago beya
Kyokunankai
Ôshima beya
#7Sôkokurai
Arashio beya
Kaihô
Hakkaku beya
#8Chiyohakuhô
Kokonoe beya
Toyozakura
Michinoku beya
#9Futen'ô
Dewanoumi beya
Wakatenrô
Magaki beya
#10 Yamamotoyama
Onoe beya
Sadanofuji
Sakaigawa beya
#11Tokushinhô
Kise beya
Shirononami
Onoe beya
#12Kirinowaka
Michinoku beya
Tamaasuka
Kataonami beya
#13Kasuganishiki
Kasugano beya
Masuraumi
Ônomatsu beya
#14 Daidô
Ônomatsu beya

Haru basho 2010 : nouveaux classés en jonokuchi

Parmi les rikishi qui ont fait leur maezumô au Hatsu basho et seront classés pour la première fois dans le banzuke du Haru basho 2010 (ici), KOIKE Tomoya (Koshinonami, Tatsunamibeya) et YAMAMOTO Hiroyoshi (Ôyamamoto, Kokonoebeya).

En mawashi noir, à l'entraînement
dans son lycée.
KOIKE Tomoya (小池 友弥) vient de Joetsu dans la préfecture de Niigata (新潟県上越市). Il sort du lycée agricole Takada au club de sumô duquel il appartenait. Il a commencé le sumô alors qu'il était en quatrième année d'école primaire, lors du Kakizaki kokugikai. Il se met alors à regarder les tournois à la télévision et à collectionner les objets relatifs au sumô. Au collège, il continue, tout en intégrant le club de judo. Au lycée, il sera selectionné pour les Kokutai mais restera sur le banc des remplaçants et échappent donc aux recruteurs. Jusqu'en mai dernier où il participe au Kanazawa taikai (où un autre nouveau classé, SAISHIN Daimei, prendra la troisième place) y remporte quelques combats et est remarqué par le recruteur de la Tatsunamibeya qui l'encourage à rejoindre la heya. Pendant l'été, KOIKE Tomoya s'y rend et participe aux entraînements mais hésite encore, jusqu'à l'automne. M. UMEGAWA, du club de sumô du lycée Takada, dit de lui : "Il a un caractère que tout le monde apprécie et il sait s'accrocher si on l'encourage.".
Son shikona, Koshinonami (越ノ浪), c'est M. YAMADA, responsable du Kakizaki kokugikai, qui l'a choisi. Koshi (越) représente à la fois la préfecture de Niigata, dont l'ancien nom est Echigo (越後), et Joetsu (上越). Nami (浪, la vague) représente la mer du Japon, dont Joetsu est toute proche, et la Tatsunamibeya (立浪). "Ca sonne bien, ça me plaît." approuve le jeune homme.
Koshinonami donc, sera à Ôsaka avec sa heya. En tant que petit nouveau et sans grade, il est de corvée de cuisine et assiste ses aînés en plus des entraînements : "Je suis allé à la heya l'été dernier et en début d'année. Tout le monde était amical et l'ambiance était bonne. Je vais d'abord m'habituer à la vie quotidienne et puis monter progressivement, division par division.".

En se dirigeant vers le sumô professionnel, YAMAMOTO Hiroyoshi (山本 大義) prend un sacré virage. En effet, jusqu'à maintenant, il était un talentueux joueur de baseball lycéen, très bon lanceur. Originaire de Gobô, préfecture de Wakayama (和歌山県御坊市), il a fait un peu de sumô en première année d'école primaire mais depuis la troisième année, il se consacre à la petite balle blanche. C'est au printemps dernier que le sumô a croisé à nouveau sa route. Blessé à l'épaule, il s'est fait examiner par un entraîneur physique qui s'occupe de la Kokonoebeya lors des ses déplacements à Ôsaka. Impressionné par le physique et le caractère du jeune homme, il lui a proposé de venir voir un entraînement de sumô à l'occasion. Pas spécialement intéressé par le sport national, YAMAMOTO Hiroyoshi est quand même allé se rendre compte et : "Ca avait l'air intéressant. C'était quelque chose que moi aussi je pouvais faire.". Pendant le repas, Kokonoe oyakata lui-même lui a fait une proposition directe : "Pourquoi tu n'abandonnerais pas le lycée pour venir ici ?" Ce à quoi le lycéen a répondu : "Je viendrai après mon diplôme.". En été il s'est fait opéré de l'épaule et a commencé un entraînement spécifique. Il a intégré la heya dès décembre. A 18 ans et après une telle décision, YAMAMOTO Hiroyoshi fait montre d'un solide caractère : "Le baseball et la vie d'internat m'ont forgé le physique et le mental. Je suis aussi habitué aux relations hiérarchiques. Entrer dans une heya ne m'inquiète pas.". Son modèle est l'ancien ôzeki Chiyotaikai, de la même heya : "Je vais me donner à fond pour devenir rapidement makuuchi. Mon rêve c'est de devenir yokozuna.".
Ôyamamoto (大山本) , puisque c'est son shikona, est le troisième rikishi en activité originaire de la ville de Gobô : il rejoint Kimurayama (27 ans, jûryô, Kasugano) et Tochinoshima (22 ans, sandanme, Kasugano).

samedi 27 février 2010

Hakuhô et Sayako : cérémonie au pays natal

M. et Mme Hakuhô se sont à nouveau dit oui aujourd'hui dans la ville natale de Sayako, Naruto dans la préfecture de Tokushima. La cérémonie, à laquelle 400 personnes ont assisté, a eu lieu au musée Ôtsuka et plus précisément dans la salle qui est la réplique de la chapelle Sixtine du Vatican (photo de gauche). Les deux jeunes gens y ont de nombreux souvenirs de rendez-vous en amoureux. Devant le spectacle de sa femme en robe de mariée au milieu des fresques de Michel-Ange, Hakuhô a à nouveau exprimé son bonheur : "Je veux graver définitivement cette image dans mon coeur.".
Après la cérémonie, le couple a parcouru la ville en voiture décapotée et en bateau (photo de droite). Hakuhô a également été nommé "ambassadeur du tourisme de Tokushima" par le préfet M. IIZUMI Kamon. "Je suis content qu'une cérémonie ait eu lieu dans ma seconde ville natale." a déclaré le yokozuna.
Vidéo

Haru basho 2010 : shindeshi à la Kokonoe - TATENO Masaru/立野 卓

TATENO Masaru et Kokonoe oyakata
La Kokonoe beya va accueillir son premier rikishi universitaire. TATENO Masaru (立野 卓, 22 ans) est le capitaine sortant de l'équipe de sumô de l'université Nittai (Nihon Taiiku Daigaku - université japonaise des sciences du sport, Tôkyô) et va faire ses débuts au Haru basho. L'annonce officielle a été faite le 17 février dans les locaux de l'université.
Le jeune homme était très ému, il admire Kokonoe oyakata (ancien yokozuna Chiyonofuji) depuis l'enfance : "Je vais me laisser guider vers mon avenir par mon oyakata. Dans un premier temps, je vais tout faire pour atteindre la division jûryô.".
Il y a deux ans, lors d'un
entraînement à la Kokonoe
(centre).
Kokonoe oyakata, qui n'a donc jamais formé de rikishi issu du sumô universitaire mais fut le maître de Chiyotaikai notamment, est tout à fait d'accord et n'a pas l'intention d'accorder un traitement de faveur à son nouvel élève : "Même s'il a démontré ses capacités, il va faire ce que tout le monde fait, à partir des bases. Il va falloir partir de zéro."
TATENO Masaru est un ancien élève du prolifique lycée Meitoku Gijuku. En deuxième année d'université, il s'est classé quatrième dans la catégorie poids lourd aux championnats d'Asie. En quatrième année, il était parmi les seize meilleurs aux championnats nationaux. Et Kokonoe oyakata reconnait aussi son passé et ses qualités : "Il est favorisé sur le plan physique et il a déjà des résultats. Je veux le faire évoluer positivement tout en le laissant développer sa propre personnalité. Je ne veux pas qu'il monte trop vite. Ce sera très bien s'il monte progressivement, étape par étape.". Il compte en particulier améliorer les attaques de son élève à partir des solides positions de corps à corps que son grand gabarit (non précisé, mais il faisait 1,83m/115kg à la fin du lycée) lui permet d'obtenir.
TATENO Masaru a de qui tenir : son père, Hiroyuki (51 ans), fut un athlète de niveau international en pentathlon moderne et sa mère, Mayumi (44 ans), a pratiqué l'escrime.

Chunichi shimbun

Haru basho 2010 : shindeshi à la Tokitsukaze

Fraîchement diplômé du lycée agricole Kami de Shikama préfecture de Miyagi (宮城県加美郡色麻町), ONO Shôta (小野 翔太, 18 ans, 1,79m/148kg) rejoint la Tokitsukazebeya. Il est le second de ce lycée à devenir professionnel après Kamiyutaka (plutôt brillant jusqu'à maintenant et classé E-Sd63 en janvier) qui a rejoint la même heya en mai dernier, mais le premier à le faire aussitôt après le lycée. Kamiyutaka est en effet diplômé de l'université Nôdai de Tôkyô.
ONO Shôta est originaire de Sendai (仙台市宮城県) dans la même préfecture et c'est à l'invitation d'un de ses professeurs, alors qu'il était en troisième année de collège, qu'il a participé à un championnat départemental de sumô. Il s'y est classé dans les premières places et y a pris goût : "Je voulais apprendre à combattre avec des techniques variées et j'ai eu envie de continuer.".
En entrant au lycée, il intègre le club de sumô. Il y est le seul élève de première année mais ne se décourage pas pour autant. En début de troisième année, au printemps 2009, il commence à penser à devenir professionnel et en mai il est invité par Tokitsukaze oyakata à venir se rendre compte par lui-même. Et à revenir pour de bon quand il voudra. Mais l'adolescent hésite, il n'a pas de résultats au niveau national. Et puis fin août il se décide : "Quand je suis allé en visite à la heya, l'atmosphère était gaie. Je me suis dit que si c'était comme ça, je pourrais peut-être continuer.". Dès lors, il redouble d'efforts aux entraînements et, en septembre, se classe dans les seize meilleurs aux Tokimeki Niigata Kokutai (édition 2009 du Festival national du sport). M. SUGAWARA Katsushi, du lycée Kami, dit de lui : "Son point fort c'est sa puissance au tachiai. Mais il est encore en plein développement, il va évoluer.". L'intéressé est plein d'espoir et lucide : "Les entraînements vont être durs, mais je veux m'habituer rapidement.".

Kahoku Shimpô

vendredi 26 février 2010

Haru basho 2010 : shindeshi à la Naruto - SAITÔ Takuya

Fraîchement diplômé du collège Momoyama d'Ube dans la préfecture de Yamaguchi, SAITÔ Takuya (齋藤 拓也) va intégrer la Narutobeya. Afin de pouvoir passer le shindeshi kensa du 6 mars, il quittera la ville pour monter à Tôkyô dès le 28 février. C'est armé d'un caractère formé par le base-ball et naturellement porté à la compétition qu'il s'apprête à entrer dans le monde rigoureux du sumô professionnel.
Agé de 15 ans, SAITÔ Takuya mesure 1,73m (le minimat pour passer le shindesi kensa n°1) et pèse 100kg. Il pratique le base-ball depuis l'école primaire. Benjamin de trois garçons, il a du caractère mais sait aussi être gentil.
SAITÔ Takuya a rencontré Naruto oyakata (ancien yokozuna Takanosato) en novembre dernier dans le restaurant de sushi que dirige sont père. L'oyakata s'y était rendu après une conférence organisée à l'hôtel ANA d'Ube. A l'origine, le garçon pensait aller au lycée et y continuer le base-ball. Il s'est retrouvé devant un choix loin d'être simple.
Par la suite, Naruto oyakata a continué à le solliciter et, plutôt que de continuer à se tourmenter, SAITÔ Takuya est allé se rendre compte à la heya le 14 février. Directement confronté à la rudesse de l'entraînement, sa première impression fut : "Ca a l'air vraiment dur.", mais il se dit aussi : "Ca donne envie de gagner.".
"Je me dis que c'est un peu dur parce qu'il vient juste de sortir du collège, mais c'est sa décision. Je ne sais pas jusqu'où il pourra aller mais j'espère qu'il fera de son mieux." le soutient son père, Takashi, qui déclare ne pas s'inquiéter des scandales qui ont éclaboussé le sumô professionnel.
"Le sumô est le sport national. Je vais faire tout mon possible pour devenir un rikishi digne de confiance en respectant les convenances." s'enthousiasme l'adolescent.
A la Narutobeya, il va côtoyer les rikishi de makuuchi Kisenosato et Wakanosato et retrouver Takeda (19 ans, jonidan), qui a débuté en mars 2007 et est lui aussi originaire de la préfecture de Yamaguchi.

Haru basho 2010 : SUGIMOTO Naomitsu sur le départ

Bon vent au héros
Alors qu'il faisait partie de ceux qui rejoignent le sumô professionnel sans a priori susciter un intérêt particulier, le hasard a porté SUGIMOTO Naomitsu sur le devant de la scène quelques jours avant que ce grand changement n'intervienne dans sa vie.
Aujourd'hui, la réunion d'adieu du héros imprévu a eu lieu à son lycée. Devant environ 340 personnes, il a affirmé sa volonté de se consacrer pleinement aux entraînements. Il était visiblement surpris par un tel enthousiasme, dont témoignaient les banderoles brandies par ses camarades : "Je ne peux qu'être reconnaissant devant autant de soutien. Ca met de la pression aussi mais je veux faire de mon mieux et me donner comme objectif de devenir sekitori.". Le club de sumô de son lycée existe depuis 13 ans et participe régulièrement aux compétitions lycéennes mais il est le premier de ses membres à devenir professionnel.
Dans l'univers du sumô lycéen où les lutteurs de plus de 130 kg ne sont pas rares, avec ses 94 kg, SUGIMOTO Naomitsu n'a guère eu d'occasions de participer à des compétitions nationales. Mais, comme le dit son professeur M. TANAKA, "aux entraînements, le dernier à partir c'est toujours Sugimoto.". Il a donc fait franchir le pas à son élève à l'automne dernier en le faisant participer au Niigata Kokutai. Première compétition nationale, invaincu jusqu'en demi-finale et une quatrième place par équipe avec son lycée. Et puis le rêve de devenir professionnel qui se réalise.
TANIMURA Ryôta, le manager de la Kasuganobeya, a rebondi sur l'acte de bravoure du jeune homme : "En sumô, c'est comme dans un sauvetage, il faut prendre des décisions en un instant. J'espère qu'il fera de son mieux, pour être soutenu par autant de gens qu'aujourd'hui. Nous sommes ravis de voir arriver un shindeshi qui fait parler positivement du sumô.". M. TANIKAWA, responsable de la fédération de sumô de la préfecture de Kyôtô (Kyôtôfu sumô renmei), a placé la barre bien haut : "Il est extrêmement rapide. J'aimerais qu'il ait pour objectif un sumô comme celui d'Asashôryû, où on fait parler sa puissance avant que l'autre n'en ait le temps.". M. TANAKA va dans le sens de cette comparaison : "Au lycée, Asashôryû faisait dans les 80 kg. Après avoir intégré sa heya, il s'est forgé un physique par les entraînements et est devenu daiyokozuna. Sugimoto est encore un petit gabarit, il a une marge de développement.".
Quand les journalistes lui demandent quel genre de rikishi il veut devenir, le jeune homme qui a été honoré par la police, les pompiers et les institutions éducatives départementales répond : "Un rikishi aimable et fort.".

Yomiuri, Kyôto Shimbun

Les riji au travail

Les nouveaux riji se sont réunis mardi dernier et ont notamment décidé de radicaliser l'application de la règle "un étranger par heya". Cette régle existe depuis février 2002 et stipule qu'une heya comptant un rikishi étranger dans ses rangs ne peut en intégrer un autre tant que le premier n'a pas pris sa retraite. Actuellement, sur les 52 heya, 45 ont un étranger parmi leurs rikishi. Jusqu'à maintenant, quand un rikishi obtenait la nationalité japonaise, il libérait la place de l'étranger. Les riji souhaiteraient durcir la règle afin que même après naturalisation, un rikishi étranger reste étranger au regard de la NSK et ne libère plus cette place de l'étranger pour un autre rikishi.
Une telle orientation dépasse le cadre de la NSK puisqu'elle tend à remettre en cause la valeur même de la naturalisation. L'avenir dira ce qu'il adviendra de cette proposition qui fait vraisemblablement partie d'un plan plus large de sauvetage du "sumô japonais" face non seulement à une présence accrue des rikishi étrangers (à son plus haut niveau au dernier tournoi) mais aussi à leur domination flagrante, cause pour certains du désamour des Japonais pour le sport national.
Dans la même veine, et à l'initiative de Takanohana oyakata, les shindeshi du Centre de formation du sumô devront assister en mai prochain au dohyô matsuri du Natsu basho. Takanohana oyakata est le nouveau directeur de l'institut (photo : supervisant l'entraînement juste après sa nomination début février) et a déclaré : "Cela fait partie d'un programme global d'enseignement des traditions.".

Dohyô matsuri : cérémonie rituelle shinto qui a lieu la veille des débuts de tournoi et qui a pour objectif d'invoquer la protection des divinités.
Institut de formation du sumô (sumô kyôshû jo) : Institut fondé en octobre 1957 et dont les locaux se trouvent aux Kokugikan (à l'origine au Kuramae kokugikan et depuis 1985 au Ryôgoku kokugikan). Les shindeshi y passent six mois pendant lesquels ils reçoivent un enseignement sportif et un enseignement théorique (histoire et traditions du sumô, calligraphie, ...). Les shindeshi étrangers y passent un an, notamment pour apprendre le japonais. Les makushita tsukedashi sont dispensés d'une partie des enseignements. Ceux-ci sont assurés par des oyakata et des rikishi de division makushita pour ce qui est de la pratique du sumô et par des spécialistes pour ce qui est des enseignements théoriques. Les sôken, qui précèdent les tournois se déroulant à Tôkyô, ont lieu au dohyô de l'institut.

mardi 23 février 2010

Haru basho 2010 : TATSU Ryôya commence l'entraînement

TATSU Ryôya, la nouvelle recrue à sensation de la Takadagawa beya, a reçu son diplôme de collégien le 22 et a aussitôt rejoint sa heya. Aujourd'hui, il a commencé les entraînements "pour de vrai" : "Je ne suis plus un collégien. A partir d'aujourd'hui je suis un pro et c'est dans cet état d'esprit que je vais me comporter.". Il est champion collégien en titre, individuel et par équipe, et impressionne par son gabarit. A 15 ans, il mesure 1,93 m et pèse 147 kg (yokozuna Hakuhô : 1,92m/153kg). Ses pieds mesurent 32 cm et il ne peut se chausser qu'en commandant sur internet. Celui en lequel son oyakata voit un futur yokozuna est déterminé : "Je veux devenir yokozuna très rapidement alors je n'ai pas pensé à faire autre chose [qu'intégrer une heya après le collège]. Mon modèle c'est Hakuhô. Je veux devenir jûryô dans les trois ans.". Aujourd'hui, il n'a pas spécialement brillé et a perdu les 12 combats qu'il a livré contre des rikishi de sandanme. Mais on s'accorde à lui trouver du potentiel et à espérer qu'il sera la nouvelle étoile de l'ère post-Asashôryû.

dimanche 21 février 2010

Cérémonie de mariage de Hakuhô

Trois ans après leur mariage civil, Hakuhô (24 ans) et son épouse Sayako (25 ans) ont donné leur réception de mariage en ce dimanche. Il faut dire qu'entre-temps, monsieur a été promu yokozuna et madame a donné naissance à une fille, Amiu, bientôt trois ans, et à un garçon, Mahato, un an.
Le matin, une cérémonie shinto a eu lieu au Meiji jingû (à gauche). Exceptionnellement, c'est le gehaiden (hall extérieur du bâtiment principal) qui a été utilisé. D'ordinaire, le gehaiden est utilisé pour les remises de tsuna et dohyô-iri votifs des yokozuna mais pas pour les mariages. Sayako en a d'ailleurs été impressionnée : "C'est l'endroit sacré où les yokozuna font leur dohyô-iri. Au milieu de la cérémonie, j'ai eu un grand blanc et je n'ai plus été capable de penser quoi que ce soit.". Le yokozuna a également avoué sa nervosité à la perspective de cette journée et avoir eu du mal à dormir la veille.
La réception a eu lieu le soir dans un hôtel de la capitale (à droite). Près de 900 personnes étaient présentes, dont le directeur du conseil d'administration de la NSK, Musashigawa oyakata, mais pas l'ancien yokozuna Asashôryû. Comme prévu, Yoshiki, le chanteur du groupe X-Japan, a joué au piano sa chanson "Forever love" pour le couple. Moment d'émotion pour la jeune mariée et jeune mère : au moment de la découpe du gateau de mariage, alors qu'elle avait revêtu une robe nuptiale blanche, ses enfants lui ont remis un bouquet de fleurs (en bas à gauche).
Sayako : "C'est un mari parfait et un père parfait. Je veux construire un foyer chaleureux et toujours souriant et le soutenir pour qu'il soit un yokozuna parfait pendant les tournois."
Hakuhô : "C'est dans cette tenue (en kimono de cérémonie) que je la préfère." (Il sera le seul yokozuna au prochain Haru basho) "Seul ou à deux, les responsabilités du yokozuna sont les mêmes."
Le couple donnera une autre cérémonie le 27 dans la préfecture de Tokushima dont est originaire la jeune femme.

Haru basho 2010 : shindeshi héroïque à la Kasugano

SUGIMOTO Naomitsu, centre, reçoit
la lettre de félicitations en compagnie
de son ami KINOSHITA Takanori. 
Comme annoncé hier (ici), les deux lycéens qui ont sauvé un petit garçon pris dans l'incendie de l'appartement familial ont été officiellement remerciés au commissariat de Yamaki (Kyôtô). SUGIMOTO Naomitsu (杉本 亨光, 18 ans, 1,78m/94kg), qui pratique le sumô au sein du club de son lycée, a commenté sa prochaine intégration à la Kasugano beya en mars (que la presse n'avait pas évoquée jusqu'à aujourd'hui) : "Je veux devenir un rikishi fort.".

Hochi

samedi 20 février 2010

A l'épreuve du feu

Le lendemain des faits,
SUGIMOTO Naomitsu indique
l'endroit du sauvetage.
A l'heure où certains s'interrogent sur les valeurs liées au sumô, la dignité inhérente au rang de yokozuna, etc., l'actualité apporte une petite contribution involontaire.
SUGIMOTO Naomitsu/杉本 亨光 a 18 ans et est en troisième année au lycée Tôba de Kyôto (京都府京都市). Il appartient au club de sumô de son lycée et l'an dernier, il s'est classé quatrième par équipe au Tokimeki Niigata Kokutai (édition 2009 du Festival national du sport). Il a un profil très proche des shindeshi qui s'apprêtent à entrer dans le sumô professionnel.
En début d'après-midi ce samedi, il se rendait chez un ami, KINOSHITA Takanori, qui habite dans une résidence H.L.M. municipale. Dans un des bâtiments de la résidence, un incendie s'était déclaré dans un appartement du premier étage où un enfant de quatre ans se trouvait seul. Les deux  jeunes garçons l'ont aperçu, la tête dépassant d'une petite fenêtre et appelant à l'aide. Alors que KINOSHITA Takanori alertait le voisinage, SUGIMOTO Naomitsu s'est hissé vers l'enfant, l'a pris sur ses épaules et est redescendu en s'aidant de la gouttière : "De la fumée toute noire sortait par la fenêtre près de l'enfant et il était affolé [La cuisine de l'appartement a été détruite].  J'avais peur qu'il ne tombe. Il m'a dit qu'il n'y avait personne d'autre à l'intérieur. La force que m'a donnée le sumô m'a servi. Je suis content d'avoir pu le sauver.". Son ami se réjouit aussi : "Il y a longtemps, je voulais devenir pompier alors je suis content qu'on l'ait sauvé.".
L'enfant, qui a inhalé de la fumée, a été transporté à l'hôpital mais est sain et sauf. Les causes de l'incendie ne sont pas encore déterminées. Le commissaire de police compte féliciter publiquement les deux jeunes gens demain.

Asahi, Mainichi

Haru basho 2010 : shindeshi venus du nord

KUDOH Daisei
Deux lycéens à ajouter à la liste des recrues du Haru basho, tous deux originaires de provinces du nord.
KUDOH Daisei (工藤 大晟, 18 ans) va intégrer la Sakaigawa beya. Il mesure 1,82 m, pèse 140 kg et vient du lycée professionnel de Hirosaki dans la préfecture d'Aomori (青森県弘前市) au nord de l'île principale du Japon. Il a déjà l'expérience du sumô et appartenait au club de son lycée. Il devrait rejoindre les membres de la heya à Ôsaka et passer le shindeshi kensa au début du mois de mars.
SATOH Ryôji (佐藤 良次, 18 ans, 1,67 m/95 kg), originaire d'Asahikawa préfecture de Hokkaidô (北海道旭川市), l'île située au nord du Japon, est lui une des trois "petites" recrues de la Hakkaku beya qui ont passé le shindeshi kensa n°2. En septembre dernier, le jeune homme a passé quelques jours à la Hakkaku beya et y a découvert beaucoup puisqu'il vient du jûdô. C'est Hakkaku oyakata (ancien yokozuna Hokutoumi/北勝海) qui l'a remarqué en juin 2009 lors d'une compétition départementale où il s'est classé dans les seize meilleurs. SATOH Ryôji espère bien tirer profit de son expérience de jûdôka et ne s'inquiète pas particulièrement de sa petite taille avec laquelle il a appris à composer dans son ancienne discipline.

Hirosaki sumôbu blog, Hokkaidô Shimbun

Si ce n'est toi c'est donc...

L'homonymie patronymique n'est pas chose rare au Japon, quelques noms de famille se partageant une bonne partie de la population. Ces patronymes sont non seulement homophones mais également homographes. Certains prénoms sont également très courants. Mais dans ce cas, les parents peuvent faire preuve d'originalité et un prénom peut se prononcer d'une façon et s'écrire de plusieurs. Par exemple, le prénom Daisuke peut s'écrire, entre autres, 大輔 ou 大介. Le rikishi Tamaasuka (27 ans, Takaonami, jûryô, à gauche) a pour nom civil TAKAHASHI Daisuke (高橋 大輔) et est le parfait homonyme de TAKAHASHI Daisuke (高橋 大輔), le patineur qui vient d'obtenir une médaille de bronze (à droite) aux Jeux Olympiques de Vancouver, derrière l'Américain Evan LYSACEK et le Russe Evgeni PLUSHENKO. L'actualité étant plutôt calme, c'est suffisant pour faire un article dans le Mainichi (et un post ici...).
Les deux hommes ne se sont jamais rencontrés mais Tamaasuka a remarqué leur point commun (plus difficile dans l'autre sens, car même si notre patineur, en vue depuis quelques temps et dont le résultat n'est pas une surprise, est amateur de sumô il y a peu de chances qu'il connaisse le nom civil de notre rikishi). Tamaasuka a vu son homonyme monter sur la troisième marche du podium et s'en est senti inspiré : "Comme on a le même nom, j'avais envie qu'il réussisse et je l'ai regardé à la télévision. Participer aux J.O. c'est déjà formidable, mais je suis content qu'il ait obtenu une médaille. En ce moment, je ne suis qu'à 60% de mes moyens, mais ça va me stimuler pour améliorer ma forme pour le Haru basho.".

jeudi 18 février 2010

Haru basho 2010 : shindeshi à la Hakkaku

Parmi les trois recrues de la Hakkaku beya, figure MUKAI Ryôta (18 ans), dont le nom a été cité par la presse à l'occasion du shindeshi kensa n°2. Il a intégré la heya au début du mois et y a rejoint deux autres rikishi originaires comme lui de la préfecture de Shimane et plus précidément des îles Oki : Okinoumi, le nouveau promu en makuuchi, et Takedani (22 ans, sandanme).
MUKAI Ryôta mesure 1,72 m et pèse 110 kg. Il a commencé la lutte au lycée et, lors de la Junior Olympic Cup (compétition nationale) il s'est classé troisième dans la catégorie des 100kg en lutte gréco-romaine. L'été dernier, alors qu'il participait aux championnats régionaux du Kinki, le recruteur de la Hakkaku beya, HASEGAWA Hidekazu, l'a remarqué et aussitôt sollicité. Le jeune garçon s'en est trouvé bien surpris : "Je n'avais pratiquement jamais vu de sumô.". Les encouragements de sa famille ont beaucoup pesé dans la balance et, en octobre dernier, la décision était prise.
Après deux semaines passées à la heya et les 3 à 4 repas quotidiens, il a déjà grossi de quatre kilos. Il s'est aussi habitué au mawashi. Pour l'instant, il familiarise son corps avec les shiko et les suriashi : "Je veux aussi utiliser les mouvements de la lutte pour le sumô. Je veux absolument devenir fort.".

Haru basho 2010 : shindeshi à la Kasugano

Une nouvelle recrue est annoncé pour le Haru basho : NAGAO Genki (長尾 元気, 18 ans) va intégrer la Kasugano beya. Elève du lycée Nôrin de Gifu dans la préfecture du même nom (岐阜県岐阜市), il en est le capitaine de l'équipe de sumô, dont il a commencé la pratique en deuxième année d'école primaire. Il a remporté le titre par équipe aux championnats du Tôkai et s'est classé dans les seize premiers aux championnats nationaux, toujours par équipe. Genki mesure 1,73 m et pèse 125 kg et est un adepte du sumô de poussée. Bien que le club de sumô du lycée Nôrin existe depuis plus de cent ans, il en est le premier à tenter l'aventure du sumô professionnel : "C'est un monde dur mais je vais tout faire pour devenir sekitori. J'adore le sumô depuis que je suis tout petit.". Pendant sa scolarité, il a déjà participé aux entraînements de la heya et Kasugano oyakata, qui a fait le déplacement à Gifu le 17 février, a déjà une idée sur ses capacités : "Il connaît les bases de la technique et a le sens de l'effort.".
NAGAO Genki, dont le prénom signifie "énergie, bonne forme", est juste assez grand pour passer le prochain shindeshi kensa n°1 du 6 mars et fera normalement son maezumô dans la foulée.

Gifu shimbun

mercredi 17 février 2010

Haru basho 2010 : programme

Le programme relatif au Haru basho a été rendu public par la NSK :
  • 12 février : shindeshi kensa 2
  • 28 février : arrivée des rikishi à Ôsaka
  • 1er mars : publication du banzuke
  • 2 mars : assemblée des rikishi
  • 6 mars : shindeshi kensa 1
  • 12 mars : comité d'organisation des combats
  • 13 mars : dohyô matsuri
  • 14 mars : premier jour (shonichi)
  • 28 mars : dernier jour (senshûraku)
  • 31 mars : comité d'organisation du banzuke du Natsu basho
NSK

mardi 16 février 2010

Haru basho 2010 : la nouvelle charge de Takasago oyakata

Suite aux ultimes frasques de son yokozuna, le "maître" d'Asashôryû a été rétrogradé. On se demandait quelle tâche serait affectée à Takasago oyakata lors du Haru basho. Il sera chargé des "issues de secours". Ce terme désigne entre autres les entrées de service réservées au personnel et personnes autorisées. Un travail plutôt tranquille à ce qu'on en dit. Au Haru basho de l'an dernier, Takasago oyakata était chef adjoint des arbitres. Le vent de la disgrâce est bel et bien en train de souffler.

dimanche 14 février 2010

Réception de mariage de Kotoôshû

La réception de mariage de l'ôzeki bulgare Kotoôshû (26 ans, Sadogatake) et d'ANDÔ Asako (30 ans) a eu lieu aujourd'hui dans un hôtel de Tôkyô, en présence de quelques 600 convives, dont les parents du marié. Un message de Georgi Parvanov, le président bulgare, a été lu.
Le mariage civil a été contracté le 5 mai 2009 et la lune de miel continue dans les paroles de Kotoôshû : "Ce que j'aime chez elle ? Tout. Vous pouvez le voir, elle est merveilleuse. J'étais nerveux du début à la fin mais finalement ça a été une très belle réception.". De son côté, Asako apprend la cuisine bulgare auprès de sa belle-mère.
"Maintenant que je suis marié, je suis obligé de progresser. Je vais me consacrer aux entraînements. Je rêve de devenir oyakata après ma carrière de rikishi. Mes parents sont venus au Japon et on va en parler." a déclaré Kotoôshû, évoquant un futur au Japon au sein de la NSK et par conséquent la naturalisation.

samedi 13 février 2010

Danpatsushiki de Kaishôryû

Cent cinquante personnes ont se sont relayées pour trancher le mage de Kaishôryû (30 ans, Tomozunabeya) au Kokugikan. Fils aîné de Tomozuna oyakata (ancien sekiwake Kaiki) et petit-fils de Ichinishiki (jûryô), on attendait de lui qu'il devienne sekitori. Kaishôryû a fait ses débuts en mars 1995 et a atteint le rang maximal de O-Ms6 au Nagoya basho 2004. Par la suite, il a souffert des genoux et n'a finalement pas quitté les divisions non salariées. Il s'est retiré après le dernier Hatsu basho, où il était classé E-Ms56 et a terminé avec 5-2. Après exactement 15 ans passés sur les dohyô, il prévoit de se reconvertir dans la restauration.
Son intai a été annoncée, ainsi que la date de sa danpatsushiki, dans le blog de la Tomozuna le 23 janvier mais est passée inaperçue par ailleurs et notamment dans la liste publiée par la NSK après le Hatsu basho (ici).

vendredi 12 février 2010

Haru basho 2010 : shindeshi kensa n°2

FUKUOKA Shōki
HASHIMOTO
Ryōsuke 2008
A chaque arrivée de shindeshi, l'attention se porte sur un ou deux d'entre eux. Pour des raisons plus ou moins objectives. Cette fois, parmi les huit postulants qui ont passé les premiers tests du shindeshi kensa n°2 aujourd'hui, c'est sur FUKUOKA Shōki (15 ans, 1,67m/89kg, Isegahama-beya, en photo sous la toise de Mihōgaseki oyakata) que se focalise la presse. Le jeune garçon, originaire de la préfecture de Hyōgo dont la capitale est Kōbe, est en effet né dans la soirée du 17 janvier 1995. Le jour du terrible tremblement de terre qui a tant fait souffrir la ville et sa région. Sa famille n'a subi aucun dommage et lui-même n'a pas de souvenirs mais "le tremblement de terre, j'en ai entendu parlé dès que j'ai été en âge de comprendre.". Shōki a notamment parcouru le 50 mètres en 7 secondes et se soumettra avec ses camarades aux examens internes le 6 mars. Ses ambitions sont claires : "Même si j'avais remporté des titres au lycée, ça n'aurait rien changé [il fait allusion à la possibilité de débuter en makushita tsukedashi, il a donc décidé de rejoindre l'ōzumō dès la fin du collège]. Je veux devenir sekitori avant mes vingt ans. Si je ne suis pas en division jūryō d'ici-là, j'abandonne le sumō. Mon modèle c'est l'ōzeki Harumafuji [qu'il rejoint à l'Isegahama-beya].". FUKUOKA Shōki combattra sous le shikona de Terutsuyoshi/照強.
MUKAI Ryōta (18 ans), originaire de la préfecture de Shimane, qui vient de la lutte, va rejoindre la Hakkaku-beya, comme deux autres shindeshi. HASHIMOTO Ryōsuke (18 ans), le poids lourd de la promotion avec ses 154 kg pour 1,68 m, pratique déjà le sumō dans le cadre scolaire et va combattre sous les couleurs de la Kasugano-beya.

jeudi 11 février 2010

Haru basho 2010 : shindeshi à la Tamanoi - ÔSHIMA Shô

Mamie, maman, Shô et Tamanoi oyakata
Le 27 janvier, Tamanoi oyakata (ancien ôzeki Tochiazuma) s'est rendu au lycée Tajima de Minamiaizu préfecture de Fukushima (福島県南会津町) afin d'officialiser l'intégration de sa nouvelle recrue ÔSHIMA Shô (大島 翔,18 ans, 1,73m/127kg), qui passera le shindeshi kensa de mars et débutera dans la foulée.
Au collège, l'adolescent faisait partie du club d'art et n'a pratiqué aucun sport jusqu'à son entrée au lycée. A l'époque il pesait 140 kg. Un professeur, M. WATANABE, qui connaissait son goût pour les arts martiaux, lui a proposé de rejoindre le club de lutte du lycée. Son physique et un don naturel aidant, il s'est rapidement illustré. En février 2009, il a été demi-finaliste aux championnats de lutte du Tôhoku dans la catégorie des 120 kg. En juillet 2009, passant par le site web de la heya, il a envoyé un message décrivant son intérêt pour le sumô à la Tamanoi. Tamanoi oyakata s'est rapidement rendu sur place et, constatant le talent et les capacités du jeune homme, l'a invité à venir s'entraîner à la heya. Pendant les vacances d'été, ÔSHIMA Shô a participé au camp d'entraînement de Sôma. Pendant les vacances d'hiver, il a pris part aux entraînements à la heya et ainsi approfondi sa connaissance du sport national. Il pratique déjà certains exercices d'entraînement de sumô et travaille sa force physique.
Tamanoi oyakata : "Il a des jambes épaisses, des fesses larges, et un corps souple qui sont très bien pour le sumô. Il y a peu de rikishi japonais qui viennent de la lutte mais je souhaite qu'il se fixe l'objectif de devenir sekitori."
ÔSHIMA Shô : "Avec mon expérience de la lutte, j'espère devenir sekitori très vite."
M. Watanabe : "Il a commencé le sport au lycée, alors il doit encore se développer, même sur le plan psychologique."
Le jeune homme est issu d'une famille de fans de sumô :
Yoriko, sa mère : "Entre son professeur et son oyakata, il a eu beaucoup de chance. J'aimerais qu'il devienne un rikishi du genre de son oyakata."
Tsuyako, sa grand-mère : "Il va sûrement vivre aussi des choses difficiles. J'espère qu'il les surmontera."

Fukushima minpô

Haru basho 2010 : shindeshi à l'Isegahama

La ville de Minamiawaji, préfecture de Hyôgo, va fournir deux recrues à l'Isegahamabeya de Harumafuji et Aminishki : MINAMI Seiya (18 ans, 1,73m/125kg) et FUKUOKA Shôki (15 ans, 1,69m/90kg).
Tous deux ont commencé le sumô à l'époque de l'école primaire, dans un dôjô local tenu depuis vingt ans par M. SUNADA, qui a déjà formé trois rikishi.
Il est prévu qu'ils fassent leurs débuts en mars mais MINAMI Seiya a en fait passé le shindeshi kensa de janvier. Après le collège municipal de Mihara, il a été invité à intégrer le lycée privé Ichikawa, réputé en matière de sumô. Les débuts furent difficiles pour l'adolescent, séparé de ses parents et confronté à un niveau relevé. La première année, il est passé de 115 à 100 kg. Mais il s'est accroché et en deuxième année a participé aux compétitions par équipe avec son lycée. En mai 2009, il a été demi-finaliste aux championnats lycéens de la région de Kinki. MINAMI Seiya a hésité entre le sumô et l'université. Finalement, son rêve de collégien de côtoyer l'ôzeki Harumafuji et la chaleur d'Isegahama oyakata l'ont emporté : "Je veux devenir rapidement professionnel et ne plus être une charge pour mes parents.". M. Sunada, de qui il a appris les bases, est optimiste : "Il est du genre qui s'entraîne dur et en silence. Il a les qualités pour être au moins jûryô.".
FUKUOKA Shôki est issu du même collège que son aîné. En deuxième année de collège, il a remporté le titre individuel aux championnats départementaux. Il a pour modèle le sumô tactique et technique de l'ôzeki Harumafuji.
Le 5 février, une réception a été donnée en l'honneur des deux jeunes garçons et de leur départ vers leur nouvelle vie (photo).
M. NAKATA Katsuhisa (maire de Minamiawaji, à gauche) : "Je souhaite bonne chance à nos deux concitoyens. Surmontez les épreuves une par une et rapprochez-vous de vos objectifs."
MINAMI Seiya (à droite): "Mon modèle est mon aîné du lycée Ichikawa, Ôtsukasa (ici). Je vais faire de mon mieux, en puisant de la force dans votre soutien à tous."
FUKUOKA Shôki (au centre) : "Je vais faire tout mon possible, pour ne pas avoir de regrets."

Haru basho 2010 : shindeshi kensa n°2 - inscriptions

Les inscriptions pour le shindeshi kensa n°2 (1,67m/67kg) ont été clôturées aujourd'hui et l'examen aura lieu demain. Huit jeunes garçons se sont inscrits. C'est bien peu quand on sait que la période correspond à la fin de l'année scolaire au Japon, propice au recrutement de nouveaux diplômés de tous niveaux. L'an dernier déjà, ils n'étaient que quatre à postuler, ce qui n'était pas arrivé depuis l'instauration de ce second examen en 2001. Trois candidats viennent de la Hakkaku-beya. FUKUOKA Shōki, de l'Isegahama-beya, devrait aussi faire partie du groupe.
Reste le shindeshi kensa n°1 (1,73m/75kg), qui a lieu quelques jours avant les tournois, et pour lequel on a déjà quelques noms (TATSU Ryōya, NAMBA Yūki, ŌSHIMA Shō).

mercredi 10 février 2010

Asashôryû et son petit pécule

Les riji se sont réunis et ont décidé de la prime pour hauts faits (kôrôkin) attribuée à l'ancien yokozuna Asashôryû. Elle est d'environ 120 millions de yen (un peu moins d'un million d'euros) : "Nous vous donnons un ordre de grandeur, mais comme ça concerne un individu, nous ne serons pas plus précis.". Cette prime est versée aux oyakata atteints par la limite d'âge, aux yokozuna et aux ôzeki. Jusqu'à fin 2004 et le départ de l'ôzeki Musôyama avec 3.2000.000 ¥, le montant en était annoncé publiquement. Le yokozuna Futahaguro, "la brebis galeuse", a arrêté sa carrière fin 1987 sur décision des riji, sans avoir remporté de yûshô et n'a rien reçu.
L'ancien yokozuna recevra en outre 37 millions de primes de départ habituelles. A cela viennent s'ajouter les revenus des kenshô (prime de combat). Un kenshô vaut 60.000 ¥. Le rikishi en reçoit 30.000 à l'issue du combat, la NSK en garde 5.000 à titre de commission. Les 25.000 restants sont gardés en vue du départ en retraite du rikishi. L'ancien yokozuna Asashôryû a remporté 7226 kenshô, il va donc empocher 180.650.000 ¥ (un peu moins  d'1.500.000 €). Soit un total de quelques 337 millions de yen (environ 2.700.000 €). Largement de quoi agrémenter son séjour hawaïen (photo, en pleine partie de golf) et bien plus...
Les kôrôkin de quelques yokozuna importants :
Rikishi Dernier tournoi Yûshô  Kôrôkin (¥)
Takanohana Hatsu basho 2003 22 130.000.000
Asashôryû Hatsu basho 2010 25 120.000.000
Chiyonofuji Natsu basho 1991 31 100.000.000
Akebono Hatsu basho 2001 11 100.000.000
Musashimaru Kyûshû basho 2003 12 90.000.000
Wakanohana III Haru basho 2000 5 70.000.000
Kitanoumi Hatsu basho 1985 24 50.000.000
Wajima Haru basho 1981 14 35.000.000
Hokutôumi Haru basho 1992 8 35.000.000
Wakanohana II Hatsu basho 1983 4 26.000.000
Taihô Natsu basho 1971 32 25.000.000
Ônokuni Nagoya basho 1991 2 25.000.000

mardi 9 février 2010

Kaiô au club de la presse

A l'invitation du club de la presse japonaise, l'ôzeki Kaiô a tenu une conférence de presse le 9 février. Pendant environ une heure, il a parlé avec enthousiasme de son parcours depuis qu'il est devenu professionnel, de l'importance des entraînements et du sumô en général. Le Haru basho à venir sera son centième en division makuuchi, autre record en sa possession.
A propos du prochain Kyûshû basho, son tournoi à domicile, de novembre 2010 : "Je ne sais pas si je tiendrai jusque-là. Mais je fais tout pour."
Au Hatsu basho, il a dépassé Chiyonofuji au nombre de victoires en makuuchi et porté le record à 815 : "Ce record, j'ai commencé à y penser au début du Kyûshû basho 2009. Au Hatsu basho, c'était en permanence dans ma tête, c'était fatigant."
Il a surmonté blessures et kadoban (fin 2008 notamment) : "Dans ces cas-là si vous êtes mauvais, c'est la fin. J'ai réussi parce que j'ai agi de façon à ne pas avoir de regrets."
En tant que représentant des rikishi, il a participé aux récentes élections des riji : "Tous les yeux étaient braqués sur nous alors j'étais un peu nerveux."
A propos de l'élection de Takanohana (ils ont le même âge et ont débuté ensemble en mars 88) : "Depuis ses débuts il va très vite. Il est honnête par rapport au sumô et je pense qu'il pouvait devenir riji."
A propos de l'intai d'Asashôryû et des circonstances qui y ont mené : "Sur le plan individuel, c'est vraiment dommage. Mais je ne sais pas ce qui s'est réellement passé alors je ne peux pas en dire plus."
A propos de ses persectives : "Si je perds mon grade d'ôzeki, j'arrête. Je veux continuer tant que ça n'est pas le cas."

lundi 8 février 2010

Haru basho 2010 : mise en vente des billets

Les ventes de billets pour le Haru basho, qui aura lieu au gymnase préfectural d'Ôsaka en mars, ont commencé hier et sont pour l'instant dans la moyenne des années précédentes. Les places pour le dernier jour (senshûraku) sont presque toutes vendues et le week-end du milieu de tournoi a aussi eu du succès (bilan). Kitanoumi oyakata, le riji responsable du tournoi, n'a néanmoins pas écarté l'hypothèse d'une baisse globale des ventes conséquente au départ d'Asashôryû : "Il a gagné le Hatsu basho alors sa venue à Ôsaka était très attendue. On ne peut rien dire des ventes à venir.".
L'an dernier, Asashôryû avait aussi remporté le Hatsu basho, se sortant, déjà, d'une situation critique pour sa carrière. Les fans d'Ôsaka avaient répondu présent et dès le premier jour de mise en vente, tous les billets pour le senshûraku avaient été vendus. Sans lui, selon Kitanoumi oyakata : "L'intérêt sera suscité si les rikishi font en sorte de mettre en danger Hakuhô qui ne peut plus compter que sur lui-même.".
[Photo : une affiche du Haru basho dans les rues du quartier de Naniwa où se situe le gymnase préfectural d'Ôsaka. plan]

dimanche 7 février 2010

Danpatsushiki d'Asashôryû

La danpatsushiki d'Asashôryû, qui aura lieu au Kokugikan, a été programmée pour le 3 octobre. Pour son dernier dohyô-iri, Asahôryû pourrait être assisté du yokozuna Hakuhô (c'est la coutume dans un tel cas d'être assisté par un/des yokozuna en activité) en tachimochi et de l'ôzeki Harumafuji en tsuyuharai. Hakuhô s'est d'ores et déjà montré plus que favorable à l'idée : "Si Asashôryû me le demande, je le ferai.". Outre le dohyô-iri, il est probable qu'Asashôryû livre un dernier combat. D'après un proche de la Takasago, les billets seront mis en vente en avril mais les demandes affluent déjà.

Les derniers dohyô-iri des dai-yokozuna ayant remporté au moins 20 yûshô :




Yûshô Tachimochi Tsuyuharai
Taihô 10/1971 Kuramae kokugikan 32 yokozuna Tamanoumi yokozuna Kitanofuji
Kitanoumi 10/1985 Ryôgoku kokugikan 24 yokozuna Chiyonofuji
(actuel Kokonoe oyakata)
ôzeki Hokuten'yû
Chiyonofuji 02/1992 Ryôgoku kokugikan 31 yokozuna Hokutoumi
(actuel Hakkaku oyakata)
yokozuna Asahifuji
(actuel Isegahama oyakata)
Takanohana 06/2003 Ryôgoku kokugikan 22 Fujishima oyakata
(ancien sekiwake Akinoshima,
actuel Takadagawa oyakata)
ancien ôzeki Takanonami
(actuel Otowayama oyakata)

Par ailleurs, une réunion extraordinaire du riji aura lieu le 10 pour décider du montant de la prime que l'ancien yokozuna percevra. La question est de savoir si elle sera supérieure à celle de Takanohana oyakata qui détient le record avec 130 millions de yen (environ 1 million d'euros). On prétend aussi que les circonstances fâcheuses qui ont entouré son départ pourraient minorer cette prime.
L'ancien yokozuna est toujours à Hawaï pour se reposer. Il a l'intention d'assister au Haru basho et sera donc vraisemblablement à Ôsaka le 14 mars. Nul ne sait si d'ici-là il rejoindra la Mongolie ou reviendra au Japon.

L'intaizumô de Chiyonofuji

Takasagobeya : après Asashôryû

Deux jours après l'intai d'Asashôryû, les rikishi de la Takasagobeya ont repris l'entraînement hier (à droite sur la photo, dans un coin de la heya, la malle de l'ancien yokozuna). Asasekiryû (28 ans, O-M8 et 6-9 au Hatsu basho), le dorénavant leader de la heya, a pris les choses en main mais une absence se faisait clairement sentir. Quant à Takasago oyakata, alors que son yokozuna a été contraint à se retirer et que lui-même a été rétrogradé en classe 2, sans déroger à son habitude (soulignée par l'article du Hochi, et c'est en effet l'image qu'on a de l'oyakata, qui n'est pas le plus respecté) il lisait attentivement son journal. "A toi de servir de moteur." s'est-il adressé à Asasekiryû. Ce dernier mis à part, les rikishi de la heya, au nombre de treize, sont tous en division makushita ou en-deça.
"C'est une chose [le départ d'Asashôryû] à laquelle on ne peut rien. Mais on se sent vraiment seuls. Je dois faire repartir la heya. Je vais tâcher d'abord de redevenir san'yaku et ensuite de rendre les jeunes plus forts. Ce sera pour le yokozuna." a déclaré celui qui jusqu'ici était plutôt resté dans l'ombre d'Asashôryû.

On peut en effet se poser des questions sur la façon dont va rebondir la Takasagobeya après une telle perte. Huit de ses rikishi (dont Asasekiryû) ont fait leurs débuts il y dix ans ou plus et sept d'entre eux n'ont jamais quitté les divisions non salariées. Parmi les autres, deux, Asakubo (23 ans) et Asaamami (21 ans, qui a fait deux maezumô), sont sur les dohyô depuis assez longtemps pour que leur classement en jonidan parle de lui-même, malgré leur jeune âge. Asabenkei (21 ans dans quelques jours) a débuté il y a moins de deux ans mais n'est pas encore aux portes de la makushita. Restent les nouveaux de l'an dernier, Asahyûga et Asakôki (19 ans tous les deux), qui sont respectivement en jonokuchi et jonidan.
Mais il est vrai qu'il y a une différence entre se remettre correctement du départ précipité d'Asashôryû et retrouver au moins un rikishi d'un calibre approchant.

34ème Tournoi d'ôzumô

Le 34ème Tournoi d'ôzumô a eu lieu ce dimanche au Ryôgoku Kokugikan, devant 8840 spectateurs. C'est Gôeidô (photo) qui l'a emporté : "Je suis vraiemnt ravi. C'est mon premier yûshô depuis la division makushita.". Il y a sept ans, depuis la victoire en 2003 de l'ôzeki Musôyama, qu'un Japonais n'avait pas remporté ce tournoi. Le record de victoires est de 4 et est détenu par l'ancien yokozuna Asashôryû.
Au cinquième jour du dernier Hatsu basho, Gôeidô avait battu Asasahôryû, remportant ainsi sa première kinboshi : "Je suis content d'avoir gagné mon dernier combat contre lui. C'est un souvenir que je vais garder toute ma vie. J'ai eu de bons entraînements face à lui et il m'a donné de bons conseils. (Se voit-il en successeur ?) On n'en est pas encore là. Mais je vais faire de mon mieux pour satisfaire les espoirs placés en moi.".
Ce tournoi était aussi le premier évènement sans Asashôryû. Hakuhô, désormais seul yokozuna, l'a ressenti : "J'ai à nouveau réalisé qu'il s'était retiré. J'ai fait mon dohyô-iri seul et l'atmosphère était bizarre. (Et le Haru basho ?) Je vais me motiver moi-même mais tant qu'on n'y est pas on ne sait pas ce qui va se passer.".

Le tournoi makuuchi a opposé 38 rikishi. Les 40 qui figuraient dans le banzuke du Hatsu basho moins Asashôryû et Chiyotaikai qui ont fait leur intai et Tokitenkû qui s'est blessé pendant le Hatsu basho.
Le tournoi compte 6 tours (16ème de finale à finale) avec un tour préliminaire pour certains rikishi (ce qui permet de réduire le nombre de combattants à 32 pour le seizième de finale et premier tour complet).
Quart de finales
HakuhôsukuinageTakamisakari
GôeidôyorikiriHarumafuji
KotoôshûyorikiriKisenosato
MôkonamiyorikiriKôryû
Demi-finales
GôeidôoshidashiHakuhô
KotoôshûuwatenageMôkonami
Finale
GôeidôsotogakeKotoôshû

Gôeidô a vaincu Tochiôzan, Baruto, Harumafuji, Hakuhô puis Kotoôshû, soit un yokozuna et deux ôzeki. Les ôzeki Kaiô et Kotomitsuki ont été battus dès le premier tour. Gôeidô empoche les 2.500.000 yen (environ 20.000 euros) décernés au vainqueur plus quelques autres primes de combat, ce qui fait un total de 3.200.000 yen (environ 26.000 euros).
En jûryô, Masatsukasa l'a emporté.