vendredi 18 juin 2010

Paris illégaux : dommages colatéraux

Comme on pouvait s'y attendre, les sponsors revoient leur position. Nagatanien (永谷園), producteur de produits alimentaires, a commencé à sponsoriser le sumô professionnel au Natsu basho 2000. L'ère Takawaka prenait fin et l'intention de la firme était de donner une impulsion au sport national. Aujourd'hui, elle en est arrivée à 200 kenshô par basho, soit 12.000.000¥ (100.000€). Depuis 2003, Takamisakari apparait dans ses publicités (sur le site officiel ou ) et elle sponsorise chacun de ses combats à raison de cinq kenshô.
Devant le nouveau scandale qui éclabousse le sumô, Nagatanien envisage de diminuer ce nombre de  200 de moitié pour le Nagoya basho, voire de se retirer totalement : "La décision n'est pas encore prise mais l'impact social est important et nous réfléchissons à une diminution. Nous allons attendre les résultats des enquêtes de la police et de la NSK pour nous décider.".
Devant la menace de suppression, Takamisakari est resté calme : "Quelle que soit la décision je ne pourrai que l'accepter. Je peux seulement combattre en y mettant tout mon coeur.".
Ce n'est pas la première fois que Nagatanien prend ses distances. A l'Aki basho 2008, en plein scandale de la drogue qui avait notamment mené à l'exclusion des rikishi russes, le nombre de kenshô avait déjà été réduit de moitié. Suite aux mesures prises par la NSK, il était remonté à 200 au Hatsu basho 2009.

Par ailleurs, la NHK a expliqué qu'entre le 14 et le 17 juin en fin de matinée, elle a reçu environ 300 témoignages de téléspectateurs, essentiellement par téléphone. Pour la plupart, ils sont très sévères à l'égard des oyakata, des rikishi et de la NSK. Certains estiment même que la NHK ne doit pas diffuser le Nagoya basho.

[Photo : présentation des kenshô Nagatanien lors d'un combat de Kotomitsuki au Natsu basho 2010]
Sources : Sanspo, Mainichi, Hochi

Paris illégaux : mise à jour 18 juin

L'implication de Gôeidô avait été évoquée dès les premières heures de la journée. Dans la matinée, son collègue de la Sakaigawa Toyohibiki (25 ans, O-M8) ainsi que Tokitsukaze oyakata (36 ans, ancien makuuchi Tokitsuumi) ont également été mis en cause par une source proche de l'affaire.
Sakaigawa oyakata (à droite) s'est présenté deux fois aux journalistes. Il a présenté publiquement ses excuses et s'en remet à la NSK. De même que Tokitsukaze oyakata. Il devient inutile de les traduire car, depuis le début, les déclarations des protagonistes sont les mêmes tant pour la teneur que pour la forme,  quasiment au mot près.
Les deux heya se sont entraînées portes closes. Deux policiers ont rendu visite à la Sakaigawa beya vers 15 h. Ils sont restés une vingtaine de minutes, sans que cela soit apparemment lié à l'affaire.

A ce jour, seuls Kotomitsuki et Ôtake oyakata ont reconnu publiquement les faits. Toyonoshima, Gôeidô, Toyohibiki et Tokitsukaze oyakata n'ont ni confirmé ni infirmé.
La présence d'oyakata chargés de heya dans la liste des coupables met la NSK dans une position très délicate. En dissolvant la Kise beya pour punir Kise oyakata de ses collusions avec le crime organisé japonais, elle a placé haut la barre. Même motif, même punition serait-on enclin à attendre.

 En fin de journée, c'est le nom de Miyabiyama (32 ans, O-M1, Musashigawa, ancien ôzeki) qui s'est ajouté à la liste des rikishi parieurs. En camp d'entraînement avec sa heya à Kibichûô (吉備中央町) dans la préfecture d'Okayama, il est rentré dans la soirée à Tôkyô afin d'assister à la danpatsushiki d'un de ses aînés de club de sumô de l'université Meiji (明治大学), Tamarikidô. Il a rapidement quitté l'aéroport de Haneda sans rien dire. A Okayama, un proche de la heya a déclaré ne rien savoir sur la véracité des faits.
Miyabiyama ne serait pas impliqué dans les paris illégaux sur le baseball, mais dans des paris privés sur des parties de cartes ou de mahjong. Ceci dit, il est le deshi de Musashigawa rijichô, à la tête des riji, et cela marque un développement supplémentaire du problème de responsabilité posé par la présence d'oyakata chargés de heya parmi les coupables.

Source : Sanspo