mardi 15 février 2011

Haru basho 2011 : shindeshi kensa n°2 - 15/02/2011

Takanohana oyakata a loué le
courage des candidats qui osent
braver la tempête.
Huit des neuf jeunes garçons, âgés de 15 à 18 ans, qui se sont présentés au shindeshi kensa n°2 ce matin l'ont passé avec succès. Ils subiront les examens internes le 5 mars avec les candidats au shindeshi kensa n°1. Deux d'entre eux ont satisfait aux minima du shindeshi kensa n°1 et ont donc été dispensés des tests physiques.
SATÔ Yûya n'a pas sauté
assez haut...
Hélas pour lui, SATÔ Yûya, recrue de la Tamanoi beya annoncée dès le mois de décembre, a échoué. « Il a eu le courage de vouloir débuter à cette période alors j'aurais aimé lui permettre de réussir. » a regretté Tamanoi oyakata.
Si les temps sont très difficiles pour le sumô professionnel, les nouvelles recrues n'affichent aucun doute.
TAMAKI Ryô
TAMAKI Ryô (玉木 良, 15 ans, Isenoumi) a l'expérience des compétitions régionales et nationales et a été sollicité par trois heya : Mes parents voulaient que je continue mes études mais je voulais faire du sumô. Je ne sais pas quand je pourrai commencer mais je ne suis absolument pas inquiet. Je vais juste faire de mon mieux.
YANO Yûji (Azumazeki) : Je ne veux absolument pas de yaochô. Je vais prendre le temps de bien m'entraîner. Je veux être un rikishi que tout le monde aime.
HASEYAMA Masanori (長谷山 正典, 18 ans, Kasugano) a lui été reconduit à la heya aussitôt après les tests sans avoir rien dit. Takenawa oyakata (ancien Kasuganishiki) est oyakata rattaché à la heya. Celle-ci a par ailleurs fermé son site internet le 13 février. A la Kasugano beya, Haseyama, deux fois yokozuna écolier, rejoint Hashimoto, son camarade du lycée Adachishinden, recrue du Haru basho 2010. Les deux jeunes gens ont également un gabarit similaire.

Sanspo, Sankei, Hochi, Asahi

YANO Yûji, HASEYAMA Masanori,
TAMAKI Naoshi et ISHIKAWA Takahiro


HASEYAMA Masanori
HASEYAMA Masanori-TAMAKI Ryô
-------------
YANO Yûji-ISHIKAWA Takahiro
  

  

    
-------------
ISHIKAWA Takahiro
SHINOHARA Ken'ichi
TAMAKI Ryô
SETO Masashi-SATÔ Yûya
-------------
Shiranui (不知火), Takanohana et
Mihogaseki oyakata

Haru basho 2011 : shindeshi à l'Oitekaze - SETO Masashi

SETO Masashi (瀬戸将士, 15 ans) est originaire de Shin'onsenchô dans la préfecture de Hyôgo (兵庫県新温泉町) et rejoint l'Oitekaze beya : "J'ai été un ijimerarekko* et c'est le sumô qui m'a changé. J'ai envie de me consacrer à ce sumô-là.".
Au gré des affectations de son père, Hirotada (宏忠, 47 ans, policier), Masashi a en effet fréquenté de nombreux établissements scolaires. Éternel nouveau, il a vécu l'isolement, voire pire, même dans son dernier collège qu'il a intégré en cours de première année : "Autour de moi, personne ne me voyait, j'étais toujours tout seul. J'ai commencé à sécher l'école.".
sous la toise
au saut vertical
sur 50 m
au lancer de balle
Le changement est survenu au printemps de sa deuxième année. Décidé à s'endurcir psychologiquement, il a frappé à la porte du club de sumô. Les débuts furent difficiles, même ses shiko étaient ratés. Il s'est acharné et grâce à la puissance de ses bras a peaufiné son tsukizumô. Il s'est aussi fait des camarades parmi ceux qui s'entraînaient avec lui et le harcèlement a cessé. En troisième année, il est devenu un membre régulier de l'équipe, remportant un titre départemental et une troisième place aux championnats du Kinki (近畿). C'est à l'automne dernier qu'il a été sollicité par l'Oitekaze beya.
Ses parents souhaitaient qu'il entre au lycée mais, même s'il s'est posé des questions pendant quelques semaines, lui avait décidé de suivre la voie du sumô qu'il aime tant. "Je n'irai pas au lycée, je vais entrer dans le sumô professionnel." déclarait-il en novembre dernier lors d'un concours d'éloquence. "Si j'allais au lycée, j'aurais l'impression de régresser." et depuis le 10 février il se préparait au shindeshi kensa au sein de la heya. Il a déjà pris 15kg et en pèse désormais 86. Il a aussi commencé à apprendre à cuisiner le chanko.
"Ne t'inquiète pas et fais de ton mieux." l'a encouragé son oyakata. Et il a passé sans problème les tests physiques : « J'étais nerveux mais j'ai pu utiliser toute ma puissance. ». Impossible d'ignorer l'orage du yaochô qui gronde mais pas de quoi le décourager pour autant : "Ça ne m'a pas fait abandonner mon idée de faire mon chemin dans ce monde. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça. Plutôt que de gagner en payant ils auraient mieux fait de gagner grâce à leurs efforts.". Ne pas savoir quand il fera ses débuts n'est pas non plus idéal mais il reste focalisé sur ses objectifs : "C'est dommage que le Haru basho n'ait pas lieu mais je vais devenir encore plus fort. Je veux rendre au sumô ce qu'il m'a donné. Je veux être un rikishi ouvert et aimable avec les gens.".

Sankei, Mainichi, Asahi, Hochi

*Ijimerarekko (いじめられっ子) : souffre-douleur, enfant victime de mauvais traitements de la part de ses camarades d'école. Phénomène universel mais identifié et nommé depuis longtemps au Japon, même si non encore résolu, souvent mis en relation avec les suicides d'enfants.