mercredi 13 avril 2011

Yaochô : le plaidoyer d'Arashio oyakata

Le site de l'Arashiobeya (http://www.arashio.net), à laquelle appartient Sôkokurai, est détaillé et régulièrement mis à jour. Il donne une image positive du sumô et de ce qu'est une heya. Depuis le début de l'affaire Sôkokurai, il est transformé pour prendre fait et cause pour le rikishi. Actuellement, en accueil, une page sobrement blanche qui retrace les faits et explique pourquoi la heya soutient son rikishi (traduction ci-dessous). Elle permet de lire et envoyer des messages de soutien et donne des liens vers notamment un blog et Twitter, ...

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Pourquoi l'Arashiobeya relaie l'innocence de Sôkokurai

Depuis 2003, Arashio et Sôkokurai vivent ensemble, Arashio a tout appris à Sôkokurai. Ils ont rit et pleuré ensemble, ils ont partagé les bons et les mauvais moments. Ce sont les relations entre un maître (shishô/師匠) et son élève (deshi/弟子) dans le sumô. L'élève est tout pour le maître. Aujourd'hui que l'honneur de cet élève est injustement sali, qu'il est bafoué sans raison dans son statut social, qu'on lui vole un avenir brillant, le maître se doit de le protéger et le défendre par tous les moyens.

En outre, Sôkokurai n'est pas le seul élève d'Arashio. A ses autres élèves aussi, en tant que maître, il veut tout apprendre à travers le sumô. Pour cela, il est indispensable que les élèves aient confiance en ce dohyô où ils concentrent tous leurs efforts. Mais cette fois, une "enquête" qui ne s'est pas basée sur les faits a brutalement brisé la vie professionnelle d'un de leurs aînés (anideshi/兄弟子). Ce ne sont tout simplement pas des conditions qui leur permettent de se consacrer au sumô avec confiance dans leur avenir.

Par conséquent, en démontrant que l'enquête au sujet de Sôkokurai n'a aucun sens ni valeur au regard des faits, on défend l'honneur de Sôkokurai lui-même et on dit aux élèves que plus jamais on ne pourra les empêcher de pratiquer le sumô pour des raisons aussi absurdes. C'est, je crois, le rôle d'un maître.

A l'avenir, les informations seront données principalement sur le site de Sôkokurai, qui, d'une position plus indépendante par rapport à la heya, pourra s'exprimer plus librement sur ses intentions. Le site de la heya continuera aussi à le soutenir dans ses actions.

Sôkokurai et l'Arashiobeya lutteront ensemble jusqu'à ce qu'il ait été démontré que, comme le montrent les faits, Sôkokurai est innocent et que l'enquête dont il a été l'objet est injuste.

2011-04-13

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Yaochô : Sôkokurai et Hoshikaze ne se soumettent pas

Ils avaient jusqu'à aujourd'hui 17h pour présenter les documents d'intai. Ils avaient clamé leur intention de ne pas le faire et se sont tenus à leur décision. La NSK a en effet déclaré que Sôkokurai et Hoshikaze n'avaient pas présenter les documents dans le temps imparti.
Sur les 25 sanctionnés, ils sont maintenant trois à avoir tenu tête aux autorités du sumô professionnel.
Les riji se réuniront demain 14 avril pour décider du sort des deux hommes, qui sera probablement un licenciement.

Sanspo

Yaochô : Sôkokurai parle

Alors qu'il affiche la ferme résolution de ne pas se soumettre à la sanction de la NSK et de livrer son combat devant les tribunaux, Sôkokurai a répondu aux questions de l'Asahi Shimbun.

Sôkokurai a été entendu quatre fois entre les mois de mars et avril par le comité spécial chargé de faire toute la vérité sur les combats truqués. La deuxième fois, on lui a dit "Vous êtes coupable.". La troisième fois, on lui a cité un combat en particulier et crié à cinq ou six reprises "Vous l'avez fait ou pas ?". C'est juste après le quatrième entretien qu'il a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux.
Sôkokurai : On m'a dit : "Vous avez touché 400.000 yen pour du yaochô.". Alors j'ai demandé quelles étaient les preuves, notamment sur les échanges d'argent. Mais les membres du comité m'ont répondu : "Ce n'est pas une affaire criminelle mais une enquête privée et nous n'avons pas à enquêter en détail." Dès le départ, les questions étaient orientées vers la culpabilité. On dirait qu'ils devaient absolument prononcer des sanctions, c'est vraiment horrible. Ils devaient punir ceux qui sont coupables mais moi, je suis innocent.

Dans un premier temps, le comité spécial s'appuyant sur les témoignages de Takenawa oyakata (竹縄親方, ancien makuuchi Kasuganishiki/春日錦) et d'Enatsukasa, il devait être dans le premier groupe de sanctionnés du 1er avril. Mais du côté de Sôkokurai, on avait signalé notamment que le représentant d'Enatsukasa avait déclaré que celui-ci ne mettait pas en cause Sôkokurai et le comité avait reporté sa décision. L'enquête complémentaire a finalement confirmé le contenu des témoignages et sa participation reconnue.
Sôkokurai : Apparemment, Kasuganishiki a déclaré : "Nous fréquentions la même salle de gym et Sôkokurai m'a demandé si je voulais entrer dans le yaochô." . En fait, je connais Kasuganishiki de vue mais nous ne nous sommes jamais parlé. Je ne vais même plus dans cette salle depuis que je suis sekitori. D'après mon avocat, Enatsukasa n'a pas signé de déposition me concernant. Pendant l'enquête complémentaire, le comité lui a demandé de signer mais apparemment il a refusé.

Originaire de Mongolie intérieure, région autonome de la République populaire de Chine, il a fait ses débuts à l'Aki basho 2003. Petit gabarit de 130 kg, il lui a fallu six ans et demi pour devenir sekitori. Il s'est inquiété des ennuis qu'il pourrait créer à son maître Arashio oyakata (荒汐親方, ancien komusubi Ôyutaka/大豊).
Sôkokurai : Mon maître est quelqu'un qui m'a appris comment mener ma vie sur le plan personnel. Je ne voulais pas lui causer d'ennuis supplémentaires mais je veux prouver que je n'ai pas fait ce que je n'ai pas fait. Si je ne me soumets pas à la sanction et que je suis licencié, je ne recevrai pas mes indemnités de départ. La question n'est pas l'argent ou la possibilité de continuer le sumô. Je suis prêt à me battre jusqu'au bout pour défendre mon honneur et établir clairement les faits. Il y aura probablement des gens qui penseront que je suis un sale type parce que je ne reconnais pas avoir participé au yaochô. Mais si une personne sur 10.000 me croit, ça vaut la peine que je me batte.

Asahi