lundi 6 juin 2011

Tournée de soutien aux victimes du séisme du 11 mars - J03

Kesennuma, préfecture de Miyagi (宮城県気仙沼市)

et le Russe Aran au service
Kotoshôgiku, Toyonoshima
Les rikishi continuent leur tournée de soutien à travers les préfectures les plus touchées par le tsunami du 11 mars. Descendant vers le sud, ils sont arrivés aujourd'hui dans la préfecture de Miyagi. Les visites se sont concentrées sur les collèges, où malgré la catastrophe, une nouvelle année scolaire débute.
Au collège Omose/面瀬中学校 de Kesennuma, visité le matin, 200 personnes attendaient les rikishi et tous les élèves ont assisté au dohyô-iri du yokozuna.
M. KANNO Toshio, professeur de sport : « Nous considérons cette visite comme faisant partie des cours d'éducation physique. La plupart des élèves voit des rikishi pour la première fois. En plus, les meilleurs rikishi sont là, et c'est la première fois pour Kesennuma. »
Hakuhô : « Nous devions aussi venir soutenir les jeunes qui auront la responsabilité de l'avenir. ».
Hômashô : « J'ai senti la force que ses gens ont mis à se relever pendant ces trois mois. Je suis certain qu'ils vont s'en remettre. »
M. MATSUZAKI/松崎, 50 ans, en chômage technique après la destruction de l'entreprise où il travaillait : « Cette journée m'a redonné de l'énergie. »

Kaiô et un bébé vêtu pour
l'occasion d'un keshômawashi
L'ôzeki Kaiô, qui est à une victoire du record de Chiyonofuji qu'il tentera de battre au Nagoya basho, est très actif auprès du public depuis le début de cette tournée. A Kesennuma, il a confié pour la première fois ses impressions sur cette plongée au cœur de la tragédie japonaise : « Je suis content d'être là en tant que rikishi en activité. Je suis heureux qu'au milieu de tant de douleur, les gens sourient et m'encouragent. Je ne dois jamais oublier ça. ». De fait, où que ce soit, la file d'attente de ceux qui souhaitent le saluer est longue et l'ôzeki est souriant et disponible pour chacun.
Malgré ses propres douleurs et blessures. Son dos, bien sûr, mais aussi depuis peu son genou gauche qui tend à s'engourdir. Les shiko sont difficiles, le simple fait de marcher aussi. Aujourd'hui, il a passé sept heures en bus et cinq heures debout auprès du public. Malgré tout, « Je ne peux pas me plaindre que j'ai mal ou que ça me démange. Je pourrai me soigner en rentrant à Tôkyô. Si je vais à Nagoya, ma forme va revenir, comme par miracle. ».
Le Nagoya basho sera retransmis par la NHK et beaucoup lui ont demandé s'ils le verront à la télé. Lui promet qu'il sera là pour battre le record : « Je suis ravi que les tournois reprennent. Dés que je serai rentré à Tôkyô, je vais me concentrer sur Nagoya. Il y a des gens qui sont impatients de voir du sumô et je dois donner le meilleur de moi-même. Ça me motive plus que la perspective du record. ».

Minamisanriku, préfecture de Miyagi (宮城県南三陸町)

Sous l'oeil de Homashô
A Minamisanriku, les rikishi ont rendu visite au collège Shizugawa/志津川中学校 où là aussi tous les élèves étaient présents pour le dohyô-iri.
Presque trois mois après la catastrophe, beaucoup vivent encore dans des refuges. Au collège, grâce à des associations caritatives, ils reçoivent du pain et des produits laitiers mais ne bénéficient pas de la nourriture nécessaire à des adolescents en pleine croissance. Ils se sont donc régalés du chanko débordant de viande et de légumes.
Le 12 mai, Shibatayama oyakata avait déjà rendu visite au collège et le directeur lui avait demandé : « Nous aimerions leur donner à manger de la viande et des légumes. ». Ce fut chose faite aujourd'hui et celui que son goût pour les sucreries a fait surnommer « l'oyakata sucré » avait aussi apporté 700 portions de gelée de melon de Yubari (région de Hokkaidô). Au total, 1200 bols de chanko ont été distribués aux collégiens et habitants.

A gauche, Gôeidô le novice
Après cette distribution, Hakuhô a effectué son dohyô-iri. Depuis le début de la tournée, le yokozuna Hakuhô en assure deux par jour et a décidé de se faire assister par des rikishi différents. Le premier jour, Kakuryû a fait office de tachimochi (porteur de sabre) et ce troisième jour, ce fut Gôeidô. « Ce sont les jeunes qui doivent porter le monde du sumô. J'aimerais qu'avec ce qu'ils auront appris ici, ils progressent dans le banzuke, ne serait-ce que d'un ou deux rangs. » explique le yokozuna. Quant à Gôeidô, il est satisfait : « Ca a été une bonne expérience. ».
M. WATANABE Testu/渡辺 哲, 48 ans, pisciculteur : « C'est vraiment enthousiasmant de voir le dohyô-iri de Hakuhô, il est très puissant. J'espère que l'industrie de la pêche reprendra vite à Minamisanriku et que je pourrai leur rendre leur chanko. ».

Nikkan, Asahi, Sponichi, Hochi, Yomiuri