samedi 25 septembre 2010

Aki basho 2010 : maezumô - U Kôji, du bowling au sumô

19/09/2010 :
présentation des
shinjo shusse rikishi
Le sumô professionnel accueille des jeunes gens au parcours sportif parfois inattendu. Tel est le cas d'U Kôji (于 浩士), recrue de l'Arashio beya qui a eu 17 ans le 20 septembre, le lendemain de sa présentation au public. Au lycée Nittai Ebara (日体荏原高), qu’il a quitté en cours au mois de juillet, il appartenait en effet au club de bowling et a un score maximal de 203 (les initiés sauront apprécier). Il n’est pas encore officiellement classé dans le banzuke mais a fini les épreuves de maezumô avec un score de 3-1.
Dès l’école primaire, il s’enorgueillissait de ses talents de coureur et au collège il appartenait aux clubs de baseball et de football. Au lycée, outre le bowling, il a tâté de l’athlétisme, tirant son épingle du jeu en sprint.
Mais depuis sa plus tendre enfance, c’est le sumô qui le fait rêver : "C’était intéressant de voir ces grands rikishi se déplacer si rapidement.". Son désir d’entrer dans ce monde grandissant, en février dernier il a quitté tout seul le domicile parental de Yokohama pour Tôkyô et s’est rendu à l’improviste à l’Arashio beya. Il avait choisi cette heya en en consultant le site internet, se disant que c’était un endroit auquel il pourrait s’adapter. "Si je me lance, c’est maintenant ou jamais." déclara-t-il à Arashio oyakata (ancien komusubi Ôyutaka/大豊). "Il ne sera pas trop tard après le lycée." le dissuada alors le maître. Pour peu de temps car, en juillet, en plein scandale des paris illégaux, le jeune homme téléphona à l’oyakata, inébranlable cette fois : "J’ai abandonné le lycée.". Bien que surpris, Arashio oyakata céda devant tant de détermination et l’autorisa à intégrer la heya.
1,76 m, 68 kg, les muscles des cuisses se découpant clairement sous la peau, dès le premier coup d’œil on se rend compte qu’il n’a pas le physique de l’emploi. Il ne maîtrise pas encore les techniques de base mais Arashio oyakata est confiant : "Il est agile et sait profiter de la circularité du dohyô pour s’en sortir même quand il est poussé.".
Parmi ceux qui ont l’expérience du sumô, du jûdô, de la lutte, un deshi qui a un passé dans le bowling et la course sur courtes distances est rare. Mais Ôyama oyakata (ancien maegashira Daihi/大飛) qui entraîne les jeunes deshi du centre de formation n’y voit pas de problème et imagine un accomplissement à la Harumafuji ou Toyonoshima : "Le démarrage sur courtes distances ressemble au tachiai du sumô. L’explosivité existe aussi dans le sumô. Le sumô, c’est partir vers l’avant au tachiai et mettre la pression même quand on est petit.".
"Je veux devenir un rikishi que ses adversaires vont détester." conclut U, qui ne se laisse pas impressionner.

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