jeudi 11 mars 2010

Asashôryû : conférence de presse au pays

De retour à Ulaan Baatar après quelques temps passés aux Etats-Unis et un crochet à Ôsaka, l'ancien yokozuna Asashôryû a donné une conférence de presse devant une centaine de journalistes. En voici quelques extraits rapportés par Sanspo.

Q (journaliste japonais) : C'est la première fois que vous revenez en Mongolie depuis votre intai.
Asashôryû : Puisque nous sommes en Mongolie aujourd'hui, les questions seront en mongol. Le japonais n'est pas accepté.

Q : A propos du sumô au Japon.
Asashôryû : Quand j'y pense maintenant, ce sont de bons souvenirs. Alors je ne veux pas tenir de propos déplacés. Mais on a exigé de moi beaucoup de choses qui ne me convenaient pas. Je suis un être humain, alors il y avait aussi des choses que je voulais faire à ma façon.

Q : Et envers la NSK ?
Asashôryû : J'étais un membre de la NSK, je ne suis donc pas en position de me plaindre. Les règles de l'association sont strictes et on doit les respecter. Je n'ai rien à redire à propos de la sanction et il n'y a rien eu qui puisse me déprimer. Seulement, j'ai 29 ans et je ne sais pas si j'aurais pu arriver à 32 yûshô (le record de Taihô) mais j'aurais pu arriver au moins à 30.

Q : A propos des violences ?
Asashôryû : Contrairement à ce qu'ont dit les médias, je n'ai pas cassé le nez de cet homme.

Q : Vous retrouvez aussi votre famille.
Asashôryû : J'avais vraiment très envie de voir mes enfants (qui vivent à Ulaan Baatar).

Q: Et maintenant ?
Asashôryû : Je n'ai pas très envie de voir du sumô. Je veux faire plein de choses, des sports de combat, des affaires, de la politique. J'ai la possibilité d'entrer dans un monde en dehors du sumô alors j'étudie différentes choses. Mais pour l'instant je n'ai rien de précis en tête.

La synthèse du Sponichi (sans les redites) ajoute ceci :
- Je n'ai pas de regret par rapport à mon intai.
- Il y a réellement eu des gens qui ont fait en sorte que je démissionne.
- Je suis très reconnaissant envers Takasago oyakata.

Et enfin l'Asahi :
- J'ai joué mon rôle en faisant de mon mieux pour faire résonner le nom de la Mongolie dans le monde entier. Je veux que le record de yûshô soit battu par un Mongol.
- Pour le moment je ne m'intéresse plus au sumô. Après ma danpatsushiki du 3 octobre (ici), je serai libre.
- Pour qu'ils puissent se faire de l'argent (les médias japonais) j'ai été continuellement sous pression psychologiquement.
- Je n'ai aucune expérience en dehors du sumô alors j'étudie par moi-même. Je veux me mettre au service de mon pays. Tout d'abord, je voudrais aider les enfants à réaliser leur rêve.

A signaler : L'ambassade du Japon avait invité ses ressortissants vivant dans la capitale mongole à éviter les lieux de réunion prévus pour les manifestaions du 11 mars. Ces manifestations avaient pour cible la politique actuelle du gouvernement mais l'ambassade a craint que le retour d'Asashôryû prévu pour le même jour ne fasse ressurgir le ressentiment des Mongols et que les manifestants n'associent leurs motifs de mécontentements.

[Photo du bas : Asashôryû à son arrivée à l'aéroport international d'Ulaan Baatar, imposant aussi en tenue traditionnelle mongole]

Haru basho 2010 : お誕生日おめでとう Hakuhô a 25 ans

Le yokozuna Hakuhô a fêté aujourd'hui son 25ème anniversaire : "Je vieillis. C'est passé tellement vite depuis que je suis yokozuna.". Il s'est offert pour l'occasion un entraînement à la Tokitsukaze. Il a affronté trois des rikishi de division makuuchi à 20 reprises. Seul Toyonoshima (E-S, 26 ans) a réussi à le défaire une fois. Hakuhô a usé de ses hidariyotsu mais a aussi déployé quelques puissants tsuppari. Bousculant Toyonoshima, il l'a même fait saigner du nez. Hakuhô est apparemment satisfait de sa préparation pour son premier tournoi en yokozuna unique : "J'ai fait ce que j'avais à faire. Pour l'instant je ne suis pas nerveux. Ca viendra peut-être quand le tournoi commencera.".
La veille au soir il avait fêté son anniversaire avec quelques amis proches et après l'entraînement, de retour à sa heya, le yokozuna a à nouveau soufflé les bougies (photo). Il a également confirmé des propos tenus auparavant selon lesquels il compte s'arrêter à 30 ans : "C'est toujours mon intention. C'est que je veux vivre longtemps.". Dites sur le ton de la plaisanterie, ses paroles n'en semblaient pas moins sincères. Et il a fait ses comptes : "Si je gagne 3 tournois par an, ça m'en fait encore 15 et donc 27 au total. Oui, je vais faire quelque chose comme ça.". Il serait alors en troisième position, devant Asashôryû (25) mais derrière  Taihô (32) et Chiyonofuji (31).

Haru basho 2010 : Gôeidô à domicile

Gôeidô (23 ans, E-M3, Sakaigawa), dont l'objectif est un retour parmi les san'yaku, est natif de Neyagawa, ville au nord-est d'Ôsaka, et c'est là que sa heya passe le tournoi. Il a accueilli son alter ego Tochiôzan (23 ans depuis deux jours, E-M6, Kasugano) et rival "contre lequel il ne veut perdre sous aucun prétexte" ainsi que Tochinoshin (22 ans, O-M6, Kasugano). Il a remporté 24 des 31 combats qu'il a livrés contre eux, montrant des démarrages tranchants au tachiai et démontrant une belle ardeur tout au long de l'entraînement.
Makekoshi au Hatsu basho (7-8) mais victorieux d'Asashôryû, Gôeidô a revigoré le public japonais en remportant le tournoi d'ôzumo de février. Et il est décidé à être dans les rôles principaux de la course au yûshô du Haru basho : "C'est chez moi, alors je veux à tout prix faire quelque chose.".
Gôeidô, pour qui le Haru basho, ce Haru basho, est donc important, a commencé les entraînements à Neyagawa le 4 mars. Depuis qu'il est en division makuuchi (septembre 2007) il a toujours été kachikoshi à ce tournoi. Il tire sa force de ses plats préférés, kushikatsu (brochettes de porc pané) et takoyaki (boulettes de poulpe) et de ses retrouvailles avec ses amis : "Je veux y aller sans m'arrêter dès que j'aurai attrappé le mawashi. Je veux enthousiasmer tout le monde et ainsi remercier tous ceux qui ont été là pour moi.".

Haru basho 2010 : Takamisakari sur la corde raide

Un Haru basho chargé en émotion attend Takamisakari (33 ans, Azumazeki, O-M12). S'il nobtient pas au moins six victoires, les risques de descente en jûryô (qu'il n'a pas revue depuis 18 ans) deviendront plus que problables. Hélas pour lui, sa blessure, contractée au quatrième jour du Hatsu basho, n'est pas complètement guérie : "J'ai mal mais je n'ai pas le choix.".
Interrogé sur le fait qu'Okinoumi le "beau gosse" semble devenir un sérieux adversaire sur le plan de la popularité, il est devenu cramoisi : "Je ne me considère pas comme étant tellement populaire. Mais, que voulez-vous, la popularité est quelque chose qu'on finit toujours par se faire prendre !".

Haru basho 2010 : ôzeki

Les ôzeki de la Sadogatake se sont entraînés à la heya, qui se trouve à Matsubara.
Kotoôshû a affronté Kotoshôgiku à 15 reprises et a fini sur un score de 13-2, le tout de plutôt belle manière. On a particulièreement remarqué ses attaques rapides parties de positions de corps à corps. Calme, l'ôzeki bulgare s'est déclaré satisfait de son état de forme.
Kotomitsuki, aux prises avec une allergie au pollen, a remporté ses 8 combats : "Je suis à 80, 90%. Je veux faire en sorte de rester d'attaque jusqu'à la fin.".

Kaiô (photo, le 10) aussi mouille le mawashi et s'accroche : "C'est vraiment difficile mais le moral y est. Je ne veux pas laisser tomber.".