samedi 30 octobre 2010

Aki jungyô 2010 - jours 1-3 / 6-10

Programme du jungyô

  • Jour 1 – 15 octobre 2010 : maison de la culture et du sport Kasumigaura, Tsuchiura, Ibaraki (茨城県土浦市霞ケ浦文化体育会館)
Kisenosato, en voisin, et les mini-rikishi
Takayasu, héros municipal
Le coup d’envoi de l’Aki jungyô 2010 a été donné aujourd’hui à la maison de la culture et des sports Kasumigaura de Tsuchiura. 3600 personnes sont venues remplir la salle et encourager les rikishi pour ce basho qui commémorait les 70 ans de la constitution de Tsuchiura en municipalité. Kisenosato, originaire de Ushiku/牛久市, Miyabiyama, originaire de Mito/水戸市, et la Tatsunami beya, établie à Tsukubamirai/つくばみらい, étaient là en voisins. Mais le héros local c’était Takayasu/高安, originaire de Tsuchiura même, vainqueur invaincu de l’Aki basho en division makushita et promu en division jûryô. Et le jeune homme s’est montré tout à son avantage puisqu’il a battu Hakuhô. Il est même le seul des rikishi de division jûryô ou inférieure à l’avoir mis en échec pendant l’entraînement matinal.
"Je suis arrivé tôt, mon corps était bien échauffé alors je suis monté sur le dohyô." : ainsi s’est invité le yokozuna au milieu de la séance de combats d’entraînement des rikishi de jûryô qui ont inclus Takayasu. Hakuhô a livré 18 combats (4 face à Wakakôyû et Takayasu, 3 face à Hoshikaze et Shôtenrô et 2 face à Shironoryû et Nakanokuni), essuyant donc sa seule défaite contre Takayasu, le petit nouveau de la division. Hakuhô a essentiellement pratiqué des techniques de projections face à Takayasu, celui-ci défaisant son aîné par poussée. Officiellement, Takayasu est encore en division makushita et il est rare qu’un yokozuna s’entraîne avec un rikishi de cette division.
L'ôzeki Harumafuji a affronté Kisenosato à onze reprises, Tochiôzan s'est arrêté à 6. Le bilan d'ensemble de ce premier entraînement est plutôt en demi-teinte.
Hakuhô face à Shironoryû (jûryô),
à Takayasu (makushita-jûryô)
et au ballon de basket (NBA).
Hakuhô (à propos de Takayasu, son unique triomphateur de la journée) : "Je ne savais pas qu’il était de la ville. La réaction de la salle quand je l’ai désigné m’a étonné. Mais je savais que c’était un nouveau jûryô de l’ère Heisei. Il est né pendant l’ère Heisei, c’est sûr, je me suis senti vieux (Hakuhô n’a que 5 ans de plus). Ca faisait longtemps que je n’avais pas participé aux entraînements makushita. Ce n’est pas un retour à mes débuts mais plutôt l’état d’esprit nouveau de devoir moi aussi faire de mon mieux."
Takayasu (vainqueur de Hakuhô) : "Je crois que le yokozuna a retenu sa force. Même en entraînement, c’est la première fois que je l’affronte. Je suis très ému d’avoir pu le battre rien qu’une fois. Je suis vraiment heureux d'être encouragé aussi chaleureusement par les gens d'ici. Au Kyûshû basho, je mettrai toutes mes forces dans chaque combat."
Kokonoe oyakata (nommé responsable des jungyô en août) : "Le plus fort des rikishi a fait l’entraînement le meilleur. J’aimerais que les autres rikishi prennent exemple sur lui et s’entraînent avec la volonté ardente d'être celui qui battra le yokozuna. J’aimerais qu’ils comprennent que c’est l’occasion pour eux de s’entraîner avec différents rikishi avant le Kyûshû basho."
Kisenosato (le plus encouragé après Takayasu) : "Ca faisait longtemps que je n'étais pas revenu à Tsuchiura. Je vais m'appliquer à pratiquer un sumô rigoureux pour ne pas décevoir les attentes des gens de ma région."

Mainichi, Nikkan, Jijicom, Ibaraki shimbun, DailySports

  • Jour 2 – 17 octobre 2010 : maison de la culture et du sport de Yokohama, Yokohama, Kanagawa (神奈川県横浜市横浜文化体育館)
Après l'entraînement,
les fans.
Une épaule accueillante pour
regarder les autres transpirer.
Comme il y a deux jours, le yokozuna Hakuhô a participé aux entraînements de jûryô et a livré le plus de combats de tous les sekitori : 21 combats tous gagnés face à Nakanokuni, Shironoryû, Hoshikaze, Sakaizawa, Toyonoshima et Sadanofuji. Il reste huit journées de jungyô et Hakuhô n’exclut pas de se mêler chaque jour aux rikishi de division jûryô.
Hakuhô : (A propos de Nakanokuni, le premier qu’il a désigné) "S’il peut saisir cette occasion et monter dans le banzuke, nous pourrons être satisfaits tous les deux (Nakanokuni a été promus jûryô à l’Aki basho mais a fini à 3-12 et va redescendre en division makushita). (A propos de ces entraînements avec des rikishi bien plus bas que lui dans le banzuke.) "Il y a aussi bien des rikishi qui sont montés de makushita que des rikishi qui sont descendus de makuuchi. Ils y vont de toutes leurs forces et ça donne de bons entraînements pour moi aussi. En plus, on ne peut pas s'affronter en tournoi officiel alors j'espère que ça leur fera un bon souvenir. Il y a probablement des rikishi qui arrêtent sans avoir atteint leur objectif parce qu'ils ne pourront pas monter en makuuchi quels que soient leurs efforts. Peut-être que ça les aidera après avoir arrêté de pouvoir dire qu'ils ont affronté un yokozuna."

Nikkan, DailySports, Sanspo, Hochi

  • Jour 3 – 23 octobre 2010 : gymnase du parc commémoratif d'Amagasaki, Amagasaki, Hyôgo (兵庫県尼崎市記念公園総合体育館)
La police parle aux sekitori.
La deuxième partie de l’Aki jungyô a commencé aujourd’hui à Amagasaki préfecture de Hyôgo devant 3500 spectateurs. Même si, après le Natsu jungyô de la rédemption, ce jungyô est celui du retour à la normale, les problématiques mises à jour cet été ne sont pas oubliées. Des responsables de la lutte contre le crime organisé de la police préfectorale ont rendu visite aux sekitori pendant l’entraînement matinal. Pendant quelque cinq minutes, dans les vestiaires, ils ont mis en garde les rikishi des divisons supérieures contre l’entretien de liens avec le crime organisé : "En tant que professionnels et à travers votre sport, vous exercez une influence. En fréquentant des organisations criminelles, vous risquez de briser le rêve des enfants. Nous aimerions que vous preniez vous-même vos précautions pour éviter ces liens. Si vous devez participer par exemple à une soirée où des membres d’organisations criminelles sont présents, nous souhaitons que vous la quittiez.". Kokonoe oyakata, responsable des jungyo, a ajouté "Faites en sorte de vous conduire de façon responsable jusqu’à la fin de ce jungyô." devant des rikishi à l’expression attentive.

L’ôzeki Kaiô, souffrant du dos et du genou droit et qui avait hésité à prendre part au jungyô, a déclaré forfait. Il a présenté un certificat médical prescrivant deux semaines de traitement et de repos et a donc définitivement quitté le jungyô. "Il a décidé d'arrêter afin de pouvoir participer au Kyûshû basho." a expliqué Tomozuna oyakata.
Tochiôzan-Hakuhô
 Le yokozuna Hakuhô a fait une apparition pendant l’entraînement des rikishi de division makuuchi mais a vite laissé la place aux ôzeki : "Les ôzeki étaient très en forme, je n'ai pas eu le temps de m'entraîner.". Pendant l'entraînement des jûryô, auquel il avait activement participé lors des deux premières journées, il est resté sur le côté du dohyô à faire des exercices, sans se montrer concerné. : "J'ai pu faire mes exercices sérieusement en bas du dohyô. J'aimerais bien ne pas accumuler trop de fatigue avant le Kyûshû basho.". Il n'a en fait affronté que le sekiwake japonais Tochiôzan, qui s’est aussi mesuré à neuf reprises à Harumafuji. L’ôzeki l’a emporté six fois mais le sekiwake a pu montrer son sumô porté vers l’avant en poussant son adversaire hors du dohyô.

A la gloire de Tochinowaka !
Hakuhô et ses 62 victoires consécutives ont bien sûr été très encouragés mais un homme a fait mieux encore. Bien que d’ascendance coréenne, Tochinowaka (栃乃若, 22 ans, Kasugano) est un enfant d’Amagasaki. Promu jûryô pour l’Aki basho (ici), il a terminé kachikoshi à 8-7 en remportant ses quatre derniers combats avant lesquels il se trouvait à 4-7. Il y a onze ans qu’Amagasaki n’avait pas accueilli un jungyô et le personnel sur place n’a pas manqué l’occasion de rendre hommage à son sekitori en portant des blousons à sa gloire. Des inscriptions d’encouragement sont écrites sur le vêtement et le visage de Tochinowaka, plus ou moins ressemblant, y est également dessiné.
Ses parents habitent à 10 mn en voiture du lieu du jungyô et sa famille ainsi que des membres de son ancienne école étaient présents. "Je suis nerveux mais ce jungyô vient vraiment au bon moment. C’est génial d'avoir pu obtenir le kachikoshi juste avant." a déclaré Tochinowaka qui peut, quatre ans après ses débuts, revenir avec fierté au pays.

Yomiuri, Mainichi, Nikkan

  • Jour 4 – 24 octobre 2010 : gymnase préfectural de Shiga, Ôtsu, Shiga (滋賀県大津市滋賀県立体育館)

  • Jour 5 – 25 octobre 2010 : gymnase préfectural de Shiga, Ôtsu, Shiga (滋賀県大津市滋賀県立体育館)

  • Jour 6 – 26 octobre 2010 : Kagamino Dome, Kagaminochô, Okayama (岡山県鏡野町鏡野ドーム)
Kisenosato-Hakuhô
L'ôzeki Harumafuji (日馬富士, 26 ans, Isegahama), qui s'est blessé lors de l'entraînement du cinquième jour, a subi des examens à l'hôpital de Kagaminochô où on a diagnostiqué une blessure au tendon de l'épaule droite. Il s'est montré en public aujourd'hui mais n'a participé ni à l'entraînement ni aux combats : "Depuis que je me suis levé ce matin, je ne peux pas lever le bras. C’est une subluxation.". Il devra observer un repos de trois semaines et quitte donc définitivement le jungyô. Mais la vraie inquiétude concerne le Kyûshû basho qui commence dans moins de trois semaines. Dans le meilleur des cas, il devra l'aborder sans réelle préparation et dans le pire, il pourrait se retrouver kadoban dès le début de 2011. On craint également que le problème ne devienne chronique. "Ma seule priorité pour le moment c'est de guérir d'ici le début du tournoi." a déclaré le jeune fiancé qui termine l'année d'une façon qu'il n'avait pas prévue et est aussitôt retourné à Tôkyô.
La nouvelle ne laisse pas indifférent le yokozuna Hakuhô qui s’entraîne régulièrement avec Harumafuji avant le Kyûshû basho, leurs heya logent à dix minutes en voiture l’une de l’autre, et dont la préparation risque également d’être perturbée. Quant à son entraînement du jour, il s’en est déclaré satisfait. Il a affronté Kisenosato à dix reprises et l’a emporté neuf fois.

Hochi, Nikkan, Sponichi

  • Jour 7 – 27 octobre 2010 : Kagamino Dome, Kagaminochô, Okayama (岡山県鏡野町鏡野ドーム)
Après Kisenosato hier, Hakuhô s’est aujourd’hui focalisé sur Tochiôzan, autre espoir japonais et dont un bon Kyûshû basho pourrait faire un possible ôzeki. Et comme hier, le yokozuna a concédé une défaite. Dès le premier combat, Tochiôzan a surpris Hakuhô d’une prise droite à la gorge (nodowa), obligeant le yokozuna à se redresser et finissant par un tsukiotoshi qui a lui a fait toucher terre. En un instant, l’expression de Hakuhô s’est durcie et il s’est appliqué à infliger au jeune impudent un entraînement intensif, le poussant et le projetant violemment, pour finir à huit victoires. Lors du deuxième combat, le boss a poussé directement Tochiôzan en bas du dohyô. Lors du troisième, il l’a projeté sur le dohyô, tout comme lors des deux suivants où il l’a en plus écrasé de ses 149 kg. "Je ne pensais pas que ça commencerait par un tsukiotoshi, je pensais plutôt qu’il pousserait. Il a montré de belles poussées, il a toujours eu ce type de puissance." a-t-il commenté la performance de son adversaire. "Je suis de mieux en mieux. Pendant ces deux jours, je me suis bien entraîné. Ca s’améliore, non ?" a-t-il ajouté. Tochiôzan était lui aussi satisfait : " Je me sens fatigué comme si j’avais livré bien plus de combats. J’ai pu allonger ma main droite d’un seul coup. Je veux y penser à l’avenir. Même avant de m’entraîner contre le yokozuna, je me sentais bien et je bougeais bien. Je veux continuer à faire de mon mieux.".
Hakuhô vs.Tochiôzan

Les combats entre rikishi de makuuchi organisés l’après-midi ont fourni à Hakuhô une nouvelle occasion de se réjouir. Opposé à l’ôzeki Baruto qui l’avait acculé au bord du dohyô, il a finalement battu l’Estonien de près de 2 m et 187 kg par utchari. Futabayama, dont les 69 victoires consécutives sont le prochain objectif de Hakuhô, pratiquait beaucoup cette technique avant de devenir yokozuna. "Un utchari, c’est la première fois, non ?" s’est exclamé le yokozuna qui n’a jamais utilisé cette technique en tournoi.

Hochi, Nikkan, Sponichi, Daily Sports

  • Jour 8 – 28 octobre 2010 : Izumo dome, Izumo, Shimane (島根県出雲市出雲ドーム)
Tochiôzan est quelque part
par terre.
Après avoir livré trois combats contre Gagamaru (臥牙丸, 23 ans, Kitanoumi), Hakuhô a extirpé Tochiôzan du bas du dohyô où le sekiwake se tenait à l’écart des  hostilités en raison de problèmes intestinaux. Hier, Tochiôzan avait surpris le yokozuna qui lui avait fait payer par la suite. Aujourd’hui, le Japonais a à nouveau essuyé une tempête mongole pendant sept combats, tous perdus. Mais c’est pour son bien, comme l’a confirmé Hakuhô : "Il est le plus proche du rang d’ôzeki actuellement. Il dit qu’il a mal, qu’il n’est pas en forme, mais moi aussi j’ai mal quelque part. On a placé des espoirs en lui alors c’est important qu’il s’entraîne correctement.".
De son côté, Takamaisakari (高見盛, 34 ans, Azumazeki) a surpris le public en intégrant un nouveau geste à sa préparation avant son combat face à Asasekiryû (朝赤龍, 29 ans, Takasago). Alors qu’il allait prendre une dernière poignée de sel, il s’est frappé le front de la main droite. Attitude peu habituelle également, il est resté plutôt silencieux. Celui qui est l’éternel célibataire du banzuke a néanmoins précisé qu’il ne s’était pas rendu au temple d’Izumo, tout proche du lieu du jungyô et connu pour sa divinité du mariage.

Hochi, Nikkan, Sponichi

  • Jour 9 – 29 octobre 2010 : gymnase de Shôbara, Shôbara, Hiroshima (広島県庄原市総合体育館)
Le jungyô faisait escale aujourd'hui à Shôbara où 2700 personnes, soit une salle quasiment comble, étaient venues encourager les 120 rikishi. Hakuhô s'est choisi Yoshikaze (嘉風, 28 ans, Oguruma) comme partenaire d'entraînement privilégié. Le Japonais a réussi à remporter deux combats sur dix-sept mais la différence de rang s'est clairement refléter sur le dohyô. "Ce n'est pas qu'il est grand mais sa rapidité est un point fort." a déclaré le Hakuhô à propos de son adversaire du jour qui a fini à bout de souffle : "Le yokozuna était à peine essoufflé. Moi, je suis allé au bout de mes forces.".


Kotonanba (gauche)
En clôture des combats de l'après-midi, Hakuhô a battu l'ôzeki Kotoôshû, et avant ces combats, Toyozakura (豊桜, 36 ans, Michinoku), originaire de la préfecture s'était mesuré aux enfants de la ville.
Kotonanba (琴南場, 15 ans, Sadogatake, jonokuchi), recrue du Haru basho (ici), est aussi un enfant de Shôbara. Il y a 55 ans que la ville n'avait pas accueilli de jungyô et l'entrée du jeune garçon dans le sumô professionnel était une motivation supplémentaire. C’est donc à la grande joie du public qu’il a remporté son combat en sortant d’un trait son adversaire du dohyô.

Nikkan, Chugoku Shinbun

  • Jour 10 – 30 octobre 2010 : gymnase préfectoral, Hiroshima, Hiroshima (広島県広島市広島県立総合体育館)
Derniers autographes
La décade de l’Aki jungyô 2010 a pris fin à Hiroshima. Comme hier, Hakuhô s’est occupé de l’entraînement de Yoshikaze, ne lui laissant remporter aucun des neufs combats qui les ont opposés. "J’ai vu différents endroits, j’ai pu m’entraîner contre différents rikishi, j’ai bien transpiré. C’est de la bonne fatigue et c’est le plus important." a-t-il fait le bilan de son jungyô.

Le Kyûshû basho, qui pourrait voir Hakuhô battre le record légendaire de 69 victoires consécutives de Futabayama, commence dans deux semaines, le dimanche 14 novembre. Les plus jeunes rikishi ont rejoint dès aujourd’hui Fukuoka par le Shinkansen jusqu’à la gare de Hakata (博多駅). "Il y a des gens qui viennent de loin pour assister au tournoi. Peut-être que cette année il y en aura plus que d’habitude." a déclaré un employé de la gare, à l’aube d’un tournoi qui clôturera peut-être de façon historique une année particulièrement mouvementée du sumô professionnel.

Nikkan, Hochi