Tout nouveau à la Shikihide |
En décembre dernier, le champ visuel de son œil gauche s’est recouvert d’une sorte de brouillard. Les médecins de l’hôpital universitaire de Kagawa lui ont alors diagnostiqué une maladie (neuropathie optique) de Leber. Le verdict sans appel est tombé : "Il n’y a pas de traitement. Nous ne savons pas quand vous perdrez la vue.".
TANAKA Tsukasa, qui pratiquait ce sport depuis 8 ans, était alors membre de l’équipe de baseball de son collège. Il avait été invité à rejoindre le lycée Sangawa (寒川高校) qui a participé aux Kôshien (甲子園, LA rencontre nationale lycéenne de baseball et le rêve de TANAKA Tsukasa) de l’été 2009. Refusant dans un premier temps le diagnostic, il est resté résolu à continuer son sport de toujours et s’est mis à chercher un traitement sur internet. En mars, alors qu’il faisait la tournée des hôpitaux, M. MAEDA, acuponcteur dans une clinique de Daitô dans la préfecture d’Ôsaka, lui a suggéré d’essayer le sumô et a parlé de lui à Shikihide oyakata (ancien komusubi Ôshio/大潮), dont il soutient la heya depuis longtemps. L’oyakata a aussitôt fait le déplacement.
Finalement obligé d'abandonner son premier rêve, TANAKA Tsukasa est frustré : "Je veux pratiquer quelque chose au plus haut niveau.". Mais avec une vision d'1 à l’œil gauche et de 3 à l’œil droit, le jeune homme est aussi hésitant. Shikihide oyakata trouva les mots pour le persuader : "C’est justement parce que tu as ce handicap que tu dois relever ce défi et t’accrocher à un rêve une fois encore.". C’est ainsi qu'il est entré dans le sumô professionnel et à la Shikihide-beya en avril. Il versa des larmes mais son maître sut le réconforter : "Nous avons tous pleuré de nombreuses fois. Ca rend un rikishi plus fort.". Il y avait aussi le scandale des paris illégaux et le désormais Tokushima n’avait pas mâché ses mots : "Je suis venu à Tôkyô pour consacrer ma vie au sumô alors que je suis malade. Alors je ne comprends pas qu’on trempe dans ce genre d’affaires.".
Au Nagoya basho, en voyant son shikona dans le banzuke il s’était promis : "Tant que je pourrai monter sur un dohyô, mon objectif sera de devenir yokozuna.". Son premier kachikoshi pour son premier tournoi lui avait ouvert les portes de la division jonidan. Mais son parcours s’arrête là. "Je vais me soigner et entrer dans une école pour aveugle. Je veux devenir acuponcteur, comme l’homme qui m’est venu en aide." a-t-il exposé ses nouveaux projets.
Yomiuri, Shikoku shimbun