vendredi 4 juin 2010

Baruto au chômage technique

Alors que la Kise beya est inoccupée et que la Kitanoumi est surpeuplée, l'ôzeki estonien Baruto n'a lui plus de salle d'entraînement. Les locaux de l'Onoe beya réouvririont le 12 juin et le dohyô est actuellement en construction. D'autre part, le dohyô des locaux qui accueillaient provisoirement la heya a déjà été détruit. Baruto a prévu de rentrer en Estonie le 15 juin et il est donc fort probable qu'il ne pourra pas s'entrainer d'ici la parution du banzuke du Nagoya basho le 28 juin. Le tournoi commencera lui le 11 juillet.
Baruto était aujourd'hui au Ryôgoku Kokugikan pour participer à la 67ème "Journée pour le brossage des dents" destinée aux écoliers de primaire. Chargé de mettre l'accent auprès des enfants sur l'importance de l'hygiène buccodentaire, il était lui-même plutôt affligé. Il ne s'est pas entraîné une seule fois depuis la fin du Natsu basho : "Mon corps est dans un état bizarre.". Il pense à aller s'entraîner à la Kasugano ou à la Kasugayama : "Je vais faire quelque chose.".

Source : Hochi

Kitanoumi, les grandes manœuvres

Les rikishi de l'ancienne Kise beya se sont installés le mercredi 2 juin à la Kitanoumi. Malgré le grand ménage préalable, l'intégration de 27 rikishi supplémentaires n'est pas chose aisée. Auparavant, les 18 rikishi de divisions non salariées (makushita et inférieures) de la Kitanoumi se partageaient une pièce de 40 tatami au 1er étage. Une pièce du deuxième étage, qui servait de débarras, a été libérée. C'est dans cette pièce que devaient emménager les 24 nouveaux arrivants de divisions non salariées. Finalement, l'espace s'est avéré insuffisant et un dizaine de rikishi parmi les plus bas classés (jonokuchi et jonidan) sont contraints d'installer leur futon au rez-de-chaussée, sur l'estrade de la salle d'entraînement et dans la cuisine.
Le choix s'est donc fait sur le critère du classement et la tradition de hiérarchisation marquée s'en trouve renforcée. Tanahashi (ex-Kise) est le seul rikishi de jonokuchi et 16 sont classée en jonidan. Par ailleurs, la répartition s'est basée sur le banzuke du Natsu basho et à la parution du banzuke du Nagoya basho, qui prendra en compte les résultats du Natsu basho, des changements risquent d'avoir lieu. Actuellement, Tenryô (ex-Kise, E-Jd56) est le dixième moins bien classé et est donc logé au rez-de-chaussée. Mais, il a fini le Natsu basho à 4-3 et pourrait donc dépasser Hatachidake (Kitanoumi, E-Jd51), onzième moins bien classé, et qui a fini avec 2-5.
Pour l'instant, les transfuges de la Kise beya ont laissé leurs vêtements d'hiver à leur ancienne heya et chacun a été prié de réduire ses possessions personnelles.
Kitanoumi avait envisagé qu'une saine émulation pourrait naître de la nouvelle cohabitation. En effet, les rikishi ont un motif tout trouvé pour obtenir les meilleurs résultats.
Quelques ajustements sont également nécessaires en ce qui concerne les repas. On fait la queue comme devant un restaurant à la mode et la quantité de riz nécessaire est passée de 4 à 9 shô (1 shô = 1,8 litres), rendant insuffisants les 5 cuiseurs actuels. Hokutoryû (39 ans, E-Jd64), le vétéran de la Kitanoumi beya chargé du chanko, le reconnaît : "Il n'y a pas eu assez de riz ni de chanko. Ce sont des quantités dont je n'ai pas l'expérience mais je vais vite m'habituer.".

Le premier entraînement de la Kitanoumi nouvelle version a eu lieu le 3, en l'absence de Kitanoumi oyakata mais en présence de Yamahibiki et Kise oyakata. Les rikishi s'en sont tenus aux mouvements de base, shiko, suriashi, et n'ont pas combattu. La salle d'entraînement étant trop exiguë, certains se sont retrouvés dans l'entrée. Les vrais entraînements sont prévus à partir du 5 : "Comment fera-t-on quand les combats commenceront ? Il faudra faire les shiko dans la rue." s'est inquiété Yamahibiki oyakata. Quant à Kise oyakata, il prend ce qu'on lui donne : "Je suis soulagé. Nous causons du dérangement aux rikishi de la Kitanoumi mais je les remercient de nous avoir accueillis. Je suis reconnaissant que mes rikishi puissent s'entraîner. La fermeture de la heya ? Je me sens comme si un grand trou s'était ouvert tout d'un coup.".
Les frais supplémentaires occasionnés par l'arrivée des membres de l'ancienne Kise beya sont estimés à 46 millions de yen, un peu plus de 400.000 euros, annuels.

La Kise beya apporte notamment à la Kitanoumi beya Gagamaru, vainqueur jûryô du Hatsu basho, qui va être promu en makuuchi, et le prometteur Sasakiyama, recrue de janvier, vainqueur jonokuchi du Haru basho (face à Shibahara, autre recrue de janvier qui arrive à la Kitanoumi) et finaliste jonidan du Natsu basho.
Quelles que soient les raisons qui ont poussé la NSK à prononcer la dissolution de la Kise beya, force est de constater que les premiers à en subir les conséquences, que l'on espère anecdotiques, sont les rikishi. Il reste par ailleurs difficile de pas penser à la Tokitsukaze beya. Après la mort d'une jeune recrue suite à des sévices subis à la heya, l'oyakata avait été déchu, exclu de la NSK puis condamné par la justice, ainsi que deux rikishi. Mais, la heya n'avait pas été fermée. Tokitsuumi avait fait son intai en catastrophe et repris le nom d'ancien et la heya.

Souces : Sanspo, Mainichi