mardi 29 juin 2010

Nagoya basho 2010 : début des entraînements

Avec la certitude que le Nagoya basho aura lieu, les entraînements ont repris dans les différentes heya.
A la Tokitsukaze, dont l'oyakata est menacé de "rétrogradation ou plus" et dont une des têtes d'affiche, Toyonoshima, est suspendue pour le tournoi et kinshin, on a prié pour le repos de l'âme de SAITÔ Takashi (Tokitaizan), le jeune deshi mort tragiquement suite à des sévices subies à la heya en juin 2007. "C'est un évènement terrible. Et il n'y a pas d'excuse au fait que nous soyons à nouveau dans les problèmes. Jusqu'à ce que la NSK ne donne ses directives, je vais m'occuper des entraînements comme d'habitude." a déclaré Tokitsukaze oyakata, qui était présent ainsi que Toyonoshima.





A la Miyagino, dont un des rikishi de makushita et tsukebito du yokozuna Hakuhô est kinshin, on a célébré le dôhyô-matsuri à partir de 8h du matin. Les jeunes deshi se sont ensuite entraînés alors que Hakuhô se contentait d'un décrassage à base de shiko et suriashi, avant de répondre aux sollicitations des fans. A l'aube bien confuse de ce Nagoya basho, Kumagatani oyakata, le maître du yokozuna, a déclaré : "La préparation va être difficile pour toutes les heya. Mais nous devons faire ce que nous avons à faire."



On s'est entraîné aussi à la Sadogatake, sous l'oeil du maître confiné mais présent et pour qui l'entraînement s'est passé "comme d'habitude".
A la Musashigawa (gauche), le maître était absent mais Miyabiyama présent. Les médias aussi étaient là et l'isolement de mise. Atmosphère stressante pour les rikishi et frustration pour les fans.
La Michinoku (droite) aussi était en activité mais privée de son maître.

Mainichi, Sanspo

Paris illégaux : du concept de kinshin

Le comité spécial a explicité ce que recouvrait la sanction de kinshin (謹慎).
Les sanctionnés ne peuvent se trouver qu'à leur domicile où sur le lieu d'entraînement (pour certains la heya dans les deux cas). Les déplacements ne peuvent se faire qu'entre ces lieux et en cas de nécessité un hôpital.
A l'origine, le confinement impliquait de rester à Tôkyô et donc de ne pas se rendre à Nagoya. Le comité a revu sa position sur ce point en se basant sur les habitudes de la NSK. Les oyakata peuvent donc aller à Nagoya et continuer à "garder un oeil" sur leurs rikishi.

Sources: Nikkan, Yomiuri

lundi 28 juin 2010

Paris illégaux : l'avenir de l'Ôtake beya

Alors que les jours d'Ôtake oyakata (gauche) dans le sumô sont comptés, on apprend que Futagoyama oyakata (49 ans, ancien jûryô Dairyû, 大竜), affilié à la heya, est proposé pour reprendre la heya et le nom d'ancien. La demande a déjà été déposée auprès de la NSK. Ancien jûryô, Futagoyama oyakata a combattu 25 tournois dans cette division et satisfait donc au minima requis pour pouvoir reprendre une heya qui est de 20 tournois en jûryô et/ou makuuchi.
Reste à savoir si un tel arrangement est aussi dans les plans de la NSK et s'il pourra éviter la dissolution de la heya, dont les locaux sont actuellement en reconstruction.
L'actuel Ôtake oyakata (42 ans, ancien sekiwake Takatôriki, 貴闘力) est le gendre adopté de l'ancien yokozuna Taihô, dont il a épousé la troisième fille. Il a repris la Taihô beya en janvier 2004 et si le nom a changé, l'enseigne "Taihô dôjô" (大鵬道場) est toujours à l'entrée de la heya.

[Photo du bas : Taihô, à gauche, et son successeur Ôtake oyakata en décembre 2003]

Source : Hochi, Yomiuri

Paris illégaux : du côté des heya

Le lendemain de l'annonce des recommandations du comité spécial, la vie continue diversement dans les heya dont les maîtres sont sanctionnés.
A la Sakaigawa beya, le maître et également deux rikishi de division makuuchi, Toyohibiki et Gôeidô, sont sanctionnés : "Il n'y a pas eu d'entraînement comme d'habitude aujourd'hui. On ne nous dit rien et nous ne savons rien.". A Fusô, les rikishi ont fait un peu de ménage.
A l'Ôtake beya, le sort de l'oyakata ne fait plus de doutes. Mais dans les locaux préfabriqués d'Aisai, les rikishi se sont entraînés (droite). "Nous ne savons rien."
Kise oyakata, qui a déjà perdu sa heya, est à nouveau sur la sellette. A la Kitanoumi beya, où tout le monde a été intégré, et qui passe le temps du tournoi à Nagoya même, on a vu des rikishi sortir à bicyclette, mais personne n'a rien dit.
La Sadogatake beya (gauche) non plus n'a pas vu d'entraînement aujourd'hui.
Au gymnase préfectural, où les préparatifs continuent, une femme de 34 ans venue y faire du badminton exprime son sentiment de regret : "Ca n'a lieu qu'une fois par an alors les gens sont impatients. Mais sans les plus haut gradés, ça n'est pas pareil.".

Sponichi

Paris illégaux : la cas Yoshikaze revu

Les riji ont demandé que le cas de Yoshikaze (28 ans, Oguruma, E-M13, à gauche) soit réexaminé. En effet, d'après les informations fournies par le comité spécial hier, le rikishi de l'Oguruma beya n'aurait parié que de façon très ponctuelle, lors des World baseball classic de l'an dernier. Les sanctions ont donc été différées et le comité spécial reverra le cas lors de sa réunion du 2 juillet. Par voie de conséquence, les sanctions à l'encontre d'Oguruma oyakata ont également été différées.
Le comité spécial réétudiera aussi le cas de l'Ônomatsu beya qui devait à l'origine être sanctionnée dans son intégralité. Là encore certains riji sont intervenus : "Nous devons nous préoccuper des jeunes deshi qui n'ont pas participé aux paris.".

Source : Sankei

Nagoya basho 2010 : avant les mawashi, les cols bleus

La NSK a annoncé que le banzuke du Nagoya basho sera publié le 5 juillet, le lendemain de la réunion des riji où les dernières décisions, et sanctions, devraient être officialisées.
Alors que la conférence de presse du yokozuna Hakuhô a été annulée et que  l'effervescence habituellement liée à la distribution des banzuke a fait place au calme, les travaux d'aménagement du gymnase préfectural d'Aichi à Nagoya ont eux débuté ce matin comme prévu. Quarante ouvriers ont commencé à amménager une partie de l'espace qui accueillera le public autour du dohyô et la confection de celui-ci a également été mise en route.

Nikkan, Mainichi

Paris illégaux : mise à jour du 28 juin 2010

Les riji et hyôgiin se sont réunis et ont été officiellement mis au courant des recommandations du comité spécial. Elles ont été acceptées et, cette acceptation en étant la condition, le Nagoya basho aura lieu comme prévu.
Quant aux sanctions qui seront infligées à Ôtake oyakata et Kotomitsuki, elles n'ont pas été  officiellment annoncées et le seront probablement le 4 juillet. Néanmoins, les procédures de licenciement ou plus sont entamées de même que la procédures de rétrogradation ou plus recommandée pour Tokitsukaze oyakata.
Ôtake oyakata a présenté sa démission dans la matinée mais, même si les sanctions les plus sévères l'attendent, elle n'a pas été acceptée par la NSK. Aux dernières nouvelles, il aurait accumulé entre 20 et 30 millions de yen de dettes et Kotomitsuki en aurait pris une partie en charge.
Quant à Musashigawa rijichô, dont le remplacement temporaire fait partie des recommandations acceptées, il serait remplacé par M. MURAYAMA Hiroyoshi (73 ans), ancien procureur général de Tôkyô et riji externe.

Les 14 rikishi suivants seront absents du Nagoya basho :
  • Makuuchi : Kotomitsuki (ozeki, Sadogatake), Toyonoshima (26 ans, E-M1, Tokitsukaze), Miyabiyama (32 ans, Musashigawa, O-M1), Toyohibiki (25 ans, Sakaigawa,O-M8), Gôeidô (24 ans, O-M9, Sakaigawa), Okinoumi (24 ans, Hakkaku, O-M10), Wakakôyû (26 ans, Onomatsu)
  • Jûryô : Chiyohakuhô (27 ans, Kokonoe, O-J3), Kasuganishiki (34 ans, Kasugano, E-J9), Kiyoseumi (25 ans, Kitanoumi, E-J10), Futen'ô (29 ans, Dewanoumi, O-J12), Daidô (27 ans, Onomatsu)
  • Makushita : Kôbô (28 ans, Miyagino), Furuichi (34 ans, Onomatsu)
Kotoshôgiku (26 ans, Sadogatake, E-K1), Kakizoe (31 ans, Musashigawa, E-M8) et Yoshikaze (28 ans, Oguruma, E-M13), dont les noms étaient apparus, ne sont plus sur la liste.

L'assemblée des rikishi, qui réunit traditionnellement les rikishi de division jûryô et plus et qui se tient le lendemain de la publication du banzuke a été annulée. Elle devait avoir lieu demain.

Sources : Sanspo, Yomiuri, Mainichi, Nikkan

dimanche 27 juin 2010

Paris illégaux : les propositions du comité spécial

Comme prévu, le comité spécial s'est réuni aujourd'hui afin de préparer les recommandantions qu'il présentera demain aux riji. La presse commente et rapporte très abondamment. Voici quelques propos tenus lors de la conférence de presse qui a suivi.

Q : Vos propositions de sanction sont-elles acceptables par les riji ?
Maître MOCHIZUKI : Nous sommes résolus à présenter ces recommandations avec la force nécessaire. Si ces mesures ne sont pas prises, il n'y a pas d'avenir pour le sumô.

Q : Concernant les 3 personnes qui seront l'objet de mesures disciplinaires, on parle de licenciement ou plus uniquement pour Ôtake oyakata.
Comité : Ce qui est grave pour Kotomitsuki c'est qu'il a menti aux riji. Pour Ôtake oyakata, ce qui ressort c'est à la fois les sommes et la fréquence. Les mesures disciplinaires ne concernent pas uniquement ces 3 personnes. Selon les résultats à venir du reste de l'enquête, elles pourraient être infligées à d'autres.

Q : Quelles ont été vos critères ?
YAMAMOTO Hiroshi : Nous sommes sévères avec les jûryô et plus parce que ce sont des grades importants. Pour les makushita et moins, qui sont jeunes, nous mettons l'accent sur la responsabilité de formateur des oyakata.

Q : Y a-t-il eu débat au sein du comité à propos de l'annulation du Nagoya basho ?
ITOH Shigeru : En effet, certains y étaient favorables. Nous avons pris en compte tous les points de vue et sommes convenus de conditions strictes à la tenue du tournoi.

Les personnes impliquées directement ou jugées comme responsables dont les noms ont été cités et qui seront assignées à domicile (et absents du Nagoya basho pour les rikishi) :
Riji : Musashigawa rijichô (62 ans, ancien yokozuna Mienoumi), Dewanoumi oyakata (61 ans, ancien sekiwake Washûyama), Kitanoumi oyakata (57 ans, ancien yokozuna), Michinoku oyakata (51 ans, chef du service des bonne moeurs ancien ôzeki Kirishima), Kokonoe oyakata (55 ans, chef des juges, ancien yokozuna Chiyonofuji)
Autres oyakata : Hakkaku (47 ans, adjoint de Michinoku oyakata, ancien yokozuna Hokutoumi), Oguruma oyakata (53 ans, ancien ôzeki Kotokaze), Ônomatsu oyakata (49 ans, ancien komusubi Masurao), Sadogatake oyakata (42 ans, ancien sekiwake Kotonowaka), Sakaigawa oyakata (47 ans, ancien komusubi Ryôgoku), Kasugano oyakata (48 ans, ancien sekiwake Tochinowaka), Miyagino oyakata (40 ans, ancien jûryô Kanechika)
Makuuchi : Kotomitsuki, Toyonoshima, Miyabiyama, Toyohibiki, Gôeidô, Okinoumi, Yoshikaze, Wakakôyû
Jûryô : Chiyohakuhô, Daidô, Kasuganishiki, Kiyoseumi, Futen'ô
Makushita : Furuichi, Kôbô, Tokoike (tokoyama)
L'ensemble de l'Ônomatsu beya

L'essentiel des propositions :
1- Le Nagoya basho pourra avoir lieu sous conditions strictes.
2- Subiront des sanctions disciplinaires : Ôtake oyakata (pour qui le licenciement ou plus est possible), Tokitsukaze oyakata et Kotomitsuki
3- Les rikishi placés sous contrôle : 1 san'yaku (ôzeki Kotomitsuki), 7 makuuchi, 5 jûryô, 3 makushita et inférieurs (dont le tokoyama) et l'ensemble de l'Ônomatsu beya. Recommandation aux riji de divulguer les noms.
4-1 Les responsabilités des maîtres doivent être prises en compte. Les riji et membres exécutifs de la NSK dont des rikishi sont placés sous contrôle le sont aussi (Musashigawa, Dewanoumi, Kokonoe, Michinoku, Hakkaku, Oguruma)
4-2 Musashigawa rijichô sera remplacé le temps nécessaire par un riji plus présentable.
5- Les oyakata dont des rikishi seront suspendus pour le Nagoya basho sont également placés sous contrôle (Sadogatake, Sakaigawa, Kasugano, Kise)

A noter :
Selon les sources, Kitanoumi ou Kise oyakata sont cités. En fait, la Kitanoumi beya est impliquée à travers le cas de Kiyoseumi, tout nouveau venu de la Kise beya.
Deux nouveaux noms de sekitori : Wakakôyû et Daidô.
Il n'est pas fait explicitement mention de licenciement ou d'exclusion pour Kotomitsuki ou Tokitsukaze oyakata, ce qui paraissait pourtant acquis.
Finalement, rien qui ressemble pour l'instant à un grand ménage avec le terme assez flou en terme de sanction sumoïstique de kinshin (謹慎) qui implique une restriction de mouvements.
Rendez-vous demain.

Sources : Sanspo, Mainichi

Paris illégaux : la sanction des fans

Après ceux de Toyonoshima, ce sont les supporters de Gôeidô (24 ans, Sakaigawa, O-M9) qui se posent des questions. L'association de Nagoya des supporters du rikishi envisage la dissolution. "Beaucoup de membres sont des entrepreneurs et ils pourraient se retrouver dans l'embarras. Nous nous réunirons après le 4 juillet et parlerons aussi d'une éventuelle dissolution." a déclaré le secrétariat de l'association.
Gôeidô a présenté ses excuses par téléphone la semaine dernière : "Je vous présente toutes mes excuses. J'ai participé à des paris sur le baseball.". La réunion de soutien prévue le 3 juillet a été annulée et les activités de l'association sont suspendues.

Vers 14h30, un appel a été passé à la police pour prévenir que des banderoles avaient été déchirées. L'appel provenait du temple Naritasan d'Inuyama, préfecture d'Aichi, près de Nagoya, où la Tokitsukaze beya a ses quartiers pendant le Nagoya basho. Six banderoles sont suspendues devant les locaux de la heya. Celle qui porte le nom de Toyonoshima a été lacérée et mise à terre et trois autres (celle de Tokitenkû et deux portant le nom de la heya) plus légèrement endommagées. D'après un femme de 54 ans qui passait par là, les banderoles étaient déjà vandalisées à 7h30 ce matin.

Sources : Sanspo, Mainichi

Nagoya basho 2010 : l'arrivée à Nagoya

Deux semaines jour pour jour avant le début prévu du tournoi, deux cents rikishi de divisions inférieures sont arrivés aujourd'hui à Nagoya par le Shinkansen. Alors que l'incertitude plane encore sur la tenue du tournoi, que la publication du banzuke a été reportée et que les sanctions sont en passe d'être connues, les visages étaient fermés.
Ônaruto oyakata (ancien ôzeki Dejima), qui accompagnait le groupe, a traduit l'état d'esprit : "Nous allons faire ce que nous avons à faire. Nous sommes inquiets mais je souhaite que les jeunes fassent de leur mieux, avec l'idée que le tournoi va avoir lieu. Nous aussi, nous allons les préparer de notre mieux.".
Un des jeunes garçons déclare : "Je suis vraiment étonné qu'on en soit arrivés là. Moi, je me consacre aux entraînements.". Un autre, qui ne porte pas encore le mage, reste plus discret : "Nous ne pouvons rien dire.".
Un fan de 60 ans, qui vient assister à l'arrivée des rikishi chaque année, exprime le point de vue du public : "J'attends un nouveau départ et la démonstration à tous que le monde du sumô sera devenu propre.".
Les sekitori sont eux arrivés individuellement. "L'attente est difficile, mais nous allons croire en la tenue du tournoi." ajoute avec un sentiment mélangé Takekaze (31 ans, Oguruma, E-M12).

[Photo de gauche : on aperçoit en kimono violet les jeunes deshi de la Sadogatake beya de Kotomitsuki, au coeur de la tourmente]

Sources : Sanspo, Yomiuri

samedi 26 juin 2010

Paris illégaux : mise à jour du 26 juin

Michinoku oyakata a annoncé que la parution du banzuke du Nagoya basho, initialement prévue le lundi 28 juin, a été reportée sine die (gauche). D'après la NSK, c'est une première depuis l'après-guerre. Maître Mochozuki a déclaré qu'il ne fallait pas voir dans ce report un lien avec la décision de tenir ou non le Nagoya basho.
Le 28 auront lieu d'autres réjouissances. Le 25 juin, le comité spécial a annoncé pour ce jour-là une réunion extraordinaire des riji et des hyôgiin. Ceux-ci prendront connaissance des propositions faites par le comité concernant la tenue du Nagoya basho et l'exclusion de rikishi pour ce même basho. Maître Mochizuki a déclaré que les riji pourraient également décider le même jour des sanctions infligées aux personnes mises en cause. La réunion du 4 juillet, où il a été prévu que la décision concernant la tenue du tournoi serait prise, est maintenue. Les auditions terminées, le comité spécial se réunira lui le 27 afin de préparer ses conclusions.
M. ITOH Shigeru, du comité spécial, a été sans ambiguïté ("Il est le premier dans la liste de ceux à virer.") et il est désormais acquis que la carrière de l'ôzeki Kotomitsuki est terminée. La sanction sera probablement connue dès le 28. La question est maintenant de savoir si cette sanction sera le licenciement (kaiko, 解雇) ou l'exclusion (jomei, 除名), avec les conséquences financières induites. Par ailleurs, Sanoyama oyakata (ancien ôzeki Chiyotaikai, non impliqué à ce jour), mis au courant par Kotomitsuki du chantage à la fin de l'an dernier et alors en activité, aurait mis en garde ce dernier et lui aurait conseillé de payer.
Le nombre de personnes impliquées dans les paris illégaux sur le baseball a également été revu à la hausse et est passé à 36.
[Photos de droite : 25 juin, Hakkaku oyakata montre le formulaire d'aveu de la NSK; à la Musashigawa beya, on embarque aussi les bagages de Miyabiyama et Kakizoe]

L'exclusion (jomei, 除名) est la plus lourde des sanctions dont dispose la NSK. A la différence des cinq autres niveaux de sanction (rétrogradation, licenciement, suspension, ...), elle doit être approuvée lors d'une assemblée des oyakata et des gyôji aux 3/4 des membres présents. L'exclusion est accompagnée de la suppression des indemnités de départ (taishokukin, 退職金).
Depuis l'instauration du nouveau système, cette sanction n'a jamais été infligée. D'après le service des relations publiques de la NSK, elle a été prise à l'égard du sekiwake Koyanagi, du maegashira Takasago et de quelques autres au Fuyu basho de novembre 1873, dans les premières années de l'ère Meiji. Sur le banzuke, les noms des sanctionnés avaient été noircis à l'encre de Chine.


FURUICHI Mitsutomo (ancien Wakaryûsei, à gauche), enfin nommé explicitement par la presse, soupçonné de chantage sur Kotomitsuki et contre qui un mandat d'arrêt a été lancé mardi 22, a été arrêté le jeudi 24 (à droite). Après son intai en 1997, Furuichi a notamment géré une maison close dans la région de Kyûshû, intégrant le crime organisé.

La Hakkaku beya, dont des rikishi sont impliqués, a vu son camp d'entraînement d'août annulé par la municipalité d'Ohtawara, préfecture de Tochigi, où il avait lieu depuis 2005.
Nishikido oyakata s'est lui vu privé de la conférence qu'il devait tenir devant 257 écoliers le 25 juin.
Le club de supporters de Kochi, sa région natale, de Toyonoshima (27 ans, E-M1, Tokitsukaze) a décidé de suspendre ses activités. Il ne s'agit pas d'une dissolution et la reprise sera conditionnée notamment par la capacité de Toyonoshima à se remettre en question et à se réformer.

Sources : Sanspo, Mainichi, Asahi, Hochi, Nikkan

mercredi 23 juin 2010

Nagoya basho 2010 : programme

Malgré l'incertitude, tempérée par la difficulté à envisager une annulation du tournoi, le mot d'ordre actuel est de préparer le Nagoya basho comme si de rien n'était. En voici donc le programme.
  • 27 juin : arrivée des rikishi à Nagoya
  • 28 juin : publication du banzuke
  • 29 juin : assemblée des rikishi
  • 3 juillet : dohyô-iri votif au sanctuaire Atsuta-jingû/熱田神宮
  • 5 juillet : shindeshi kensa
  • 9 juillet : comité d'organisation des combats
  • 10 juillet : dohyô matsuri
  • 11 juillet : premier jour (shonichi)
  • 25 juillet : dernier jour (senshûraku)
  • 28 juillet : comité d'organisation du banzuke de l'Aki basho

Sous une pluie obstinée, le gomenfuda (御免札) du Nagoya basho a été installé ce matin à la porte est du chateau de Nagoya, par laquelle on accède aussi au gymnase préfectural où se déroule le tournoi. La pancarte de bois mesure 1,90 m de haut, 4 m sur pied, et 35 cm de largeur et est calligraphiée à l'encre de Chine. Nishonoseki oyakata (tenant la pancarte sur la photo de droite), responsable du tournoi, était bien entendu présent : "Nous préparons le tournoi parce que nous sommes confiants quant à sa tenue. Nous voulons assurer toute la quiétude possible au public.".
    Source : NSK, Sanspo, Mainichi

    Paris illégaux : mise à jour du 23 juin

    Un treizième sekitori nommé aujourdh'hui : Okinoumi (24 ans, Hakkaku, O-M10), l'espoir venu des îles Oki, le "beau gosse" du sumô dont l'arrivée en makuuchi au dernier Haru basho a fait beaucoup parler (ici). Hakkaku oyakata, le maître d'Okinoumi, est l'adjoint de Michinoku oyakata aux bonnes moeurs et très actif dans la gestion du scandale.
    D'autre part, deux nouveaux intermédiaires ont été identifiés : un entraîneur de 42 ans qui était présent pendant les basho dans les vestiaires, dispensant notamment des massages. Il servait d'intermédiaire à Toyonoshima, Gôeidô, Toyohibiki, Yoshikaze et Futen'ô. Il était en charge de leurs soins médicaux depuis plusieurs années et a récemment soigné le yokozuna Hakuhô, qui reste néanmoins hors de cause.
    L'autre intermédiare est un ancien rikishi de l'Ônomatsu beya de 34 ans qui n'a jamais dépassé la division makushita. Il aurait servi d'intermédiaire à Kotomitsuki et Kotoshôgiku, en compagnie de Tokoike, tokoyama de la heya. (La presse ne donne pas de nom mais le seul ancien rikishi de l'Ônomatsu correspondant au profil est Azusayumi, 梓弓, en activité de mars 1998 à mai 2006 et dont le rang maximal a été E-Ms31.)
    On apprend aussi que Kôbô (光法, 28 ans, Miyagino, E-Ms53, à gauche sur la photo en compagnie du yokozuna), un des tsukebito du yokozuna Hakuhô, a été interrogé par la police. Si l'onde de choc en venait à toucher le yokozuna, ce serait un nouveau palier franchi.

    Noms connus à ce jour pour le baseball :
    • oyakata : Ôtake, Tokitsukaze
    • makuuchi : Kotomitsuki (ozeki, Sadogatake), Kotoshôgiku (26 ans, Sadogatake, E-K1), Toyonoshima (26 ans, E-M1, Tokitsukaze), Miyabiyama (32 ans, Musashigawa, O-M1), Kakizoe (31 ans, Musashigawa, E-M8), Toyohibiki (25 ans, Sakaigawa,O-M8), Gôeidô (24 ans, O-M9, Sakaigawa), Okinoumi (24 ans, Hakkaku, O-M10), Yoshikaze (28 ans, Oguruma, E-M13)
    • jûryô : Chiyohakuhô (27 ans, Kokonoe, O-J3), Kasuganishiki (34 ans, Kasugano, E-J9), Kiyoseumi (25 ans, Kitanoumi, E-J10), Futen'ô (29 ans, Dewanoumi, O-J12)
    • non nommés : 10 membres de l'Ônomatsu
    Source : Sanspo

    mardi 22 juin 2010

    Un peu de sumô...

    Dans la cadre de la promotion du sumô auprès des enfants, une session d'enseignement du sport national était organisée aujourd'hui à Sagamihara, préfecture de Kanagawa. Takamisakari (高見盛, 34 ans, O-M13, en photo), Kôsei (高世, 24 ans, E-Sd41) et Takamisato (高三郷, 20 ans, O-Sd90) de l'Azumazeki beya ont joué les professeurs d'un jour.
    Un membre de la Fédération départementale de sumô a parlé aux 180 enfants présents de l'histoire du sumô, Azumazeki oyakata (ancien maegashira Ushiomaru) leur a enseigné les techniques de base et les rikishi les ont affrontés, leur prodigant quelques conseils et les impressionnant par leur puissance, comme toujours. "J'avais beau les bousculer, ils ne bougeaient pas, ça m'a surpris." a témoigné un élève de 11 ans.
    Sept sessions d'enseignement du sumô, qui associent membres de la Fédération japonaise de sumô (日本相撲連盟 - Nihon sumô renmei) et de l'Association japonaise de sumô (日本相撲協会 - Nihon sumô kyôkai - NSK) ont eu lieu cette année. Celle-ci a été planifiée en avril et a eu lieu après que les responsables locaux aient vérifié qu'aucun membre de l'Azumazeki beya n'était impliqué dans l'affaire des paris illégaux.

    Bonne nouvelle pour Takamisakari : Nagatanien a déclaré son intention de poursuivre le contrat qui la lie au rikishi depuis 2003. L'absence actuelle de diffusion de publicités mettant en scène le rikishi est fortuite. Le sponsor suivra néanmoins avec attention l'évolution de l'affaire.

    Sources : Kanaroko, Hochi

    Paris illégaux : mandat d'arrêt lancé

    Suite à la plainte déposée par l'ôzeki Kotomitsuki pour chantage, la police a lancé un mandat d'arrêt contre "l'homme de 38 ans lié au crime organisé, ancien makushita et frère aîné d'un rikishi de makushita en activité à l'Ônomatsu beya" (l'ancien Wakaryûsei 若隆盛) soupçonné des faits. Celui-ci aurait appelé ses parents ce mois-ci, les rassurant : "Je ne fais pas de chantage, inutile de vous inquiéter.". D'après les enquêteurs, l'homme aurait tenté de monnayer son silence auprès de Kotomitsuki en décembre dernier.
    La police a pratiquement terminé les auditions des oyakata et rikishi impliqués. Il semble de plus en plus certain que Kotomitsuki était un habitué des paris illégaux sur le baseball. Elle en vérifie avec prudence l'importance et évalue la nécessité de porter l'affaire devant la justice.

    Source : Sanspo

    Paris illégaux : mise à jour du 22 juin

    Aujourd'hui encore, deux nouveaux noms de sekitori impliqués dans les paris sur le baseball : Yoshikaze (28 ans, Oguruma, E-M13) et Kasuganishiki (34 ans, Kasugano, E-J9). Jusqu'à présent, ces deux heya n'avaient pas été citées. Oguruma oyakata fait partie de ceux qui, au sein de la NSK, sont actifs dans la gestion de cette affaire. Onze sekitori sont désormais mis en cause.
    Et de douze en fin de journée : Kakizoe (31 ans, Musashigawa, E-M8). C'est le deuxième rikishi de makuuchi de la heya du rijichô à être impliqué après Miyabiyama, ce qui signifie tous les rikishi de makuuchi de la heya.

    Le comité spécial a rencontré aujourd'hui les oyakata et les rikishi japonais ôzeki ou plus (en fait Kaiô et Kotomitsuki, ce dernier s'étant excusé dès hier), soit 101 personnes (à gauche). Les raisons de la création du comité, son rôle ont été explicités.  Il a aussi été confirmé que les préparatifs pour le Nagoya basho devaient continuer. Parmi les 101, des voix se sont élevées en faveur de la publication des noms et pour dénoncer la lenteur de la réaction de la NSK.
    Les auditions des 29 personnes impliquées dans les paris illégaux ont également commencé. Elles doivent être terminées d'ici le 27. Les noms, classements et lieux d'audition n'ont pas été dévoilés.
    Concernant les sanctions, maître Mochizuki (au premier plan à gauche) a précisé que l'exclusion et le licenciement étaient à prévoir pour les cas les plus graves. Les points pris en compte seront les liens avec le crime organisé, les sommes engagées, ... Ceux qui ont joué un rôle important dans l'affaire ne pourront pas rester à la NSK. Les oyakata, yokozuna et ôzeki seront également jugés plus sévèrement.

    De son côté, la NHK réfléchit à l'attitude à adopter concernant la diffusion du Nagoya basho. Le service des relations publiques a déclaré : "Nous respectons le geste que constitue la création du comité spécial. Nous accorderons de l'importance à l'opinion des téléspectateurs dont nous observerons l'évolution. Nous prendrons une décision en fonction de l'ensemble des éléments.". La NHK a reçu 900 témoignages de téléspectateurs, par mail ou téléphone, parmi lesquels certains estiment que le tournoi ne doit pas être diffusé.
    La NHK a commencé à diffuser les tournois de sumô professionnel le 16 mai 1953, pour le Natsu basho. En 1995, la diffusion avait été annulée en raison du tremblement de terre de Kôbe. Mais une annulation pour les raisons actuellement en question serait sans précédent.

    Source : Sanspo, Hochi

    lundi 21 juin 2010

    Paris illégaux : les innocents

    Certains rikishi n'ont rien à craindre de l'enquête en cours et tentent de se concentrer sur le sumô. C'est le cas du yokozuna Hakuhô et des ôzeki Kaiô et Baruto qui ont déclaré que ni eux ni leurs oyakata n'avaient passé d'aveux écrits auprès de la NSK.
    En tant que représentant des rikishi, Hakuhô reste sur la réserve. Kakuryû (24 ans, Izutsu, E-M3), son compatriote, est plus direct : "Je n'ai jamais parié sur le baseball, ni sur les cartes (hanafuda, 花札) ou le mahjong, dont je ne connais pas les règles. Mais même si on m'invitait à participer, je serais en tort de dire oui à tout.".
    Parmi les rikishi étrangers, dont aucun n'a été jusqu'ici mis en cause, il y a des Mongols, des Européens de l'Est, des Russes, ... et beaucoup ne connaissent pas les règles du baseball.
    Le komusubi japonais Tochiôzan (23 ans,) et le Géorgien Tochinoshin (22 ans, O-M2), tous les deux de la Kasugano, se sont aussi mis hors de cause.
    "J'ai entendu dire que certains autres sekitori pariaient sur le baseball. Mais nous n'étions pas si intimes et nous ne parlions pas de choses comme l'argent." ; "Ce serait mieux d'annuler le Nagoya basho cette fois. Pour retrouver la confiance du public, si les riji annulent le tournoi, les gens pourraient se dire qu'on prend le temps de se remettre en question." peut-on entendre de certains rikishi de division makuuchi.

    Source : Asahi

    Le jeu de cartes dont il est question dans cette affaire est le hanafuda, jeu de cartes traditionnel à motif floral (hana, 花), très populaire au Japon.

    Paris illégaux : mise à jour 21 juin 2010

    Trois nouveaux noms de sekitori font surface aujourd'hui dans l'affaire des paris illégaux sur le baseball : Kotoshôgiku (26 ans, Sadogatake, E-K1), Kiyoseumi (25 ans, Kitanoumi ex-Kise, E-J10) et Futen'ô (29 ans, Dewanoumi, O-J12, ex-komusubi, rétrogradable en makushita). D'autre part, Miyabiyama, qui avait dans un premier temps été imliqués dans des paris privés aurait aussi parié sur le baseball.
    Et un nom d'oyakata : MURAKAMI Yashushi, un des membres de comité d'enquête, a révélé que  Michinoku oyakata avait remis des aveux concernant des paris sur le golf. Jusqu'à maintenant, en tant que responsable à la NSK du département des bonnes moeurs (生活指導部), Michinoku oyakata était plutôt du côté de ceux qui essayaient de gérer l'affaire, notamment auprès du Monbushô.
    Noms connus à ce jour, tous paris confondus :
    oyakata : Ôtake, Tokitsukaze, (Michinoku)
    makuuchi : Kotomitsuki (ozeki, Sadogatake), Kotoshôgiku (26 ans, Sadogatake, E-K1), Toyonoshima (26 ans, E-M1, Tokitsukaze), Miyabiyama (32 ans, Musashigawa, O-M1), Toyohibiki (25 ans, Sakaigawa,O-M8), Gôeidô (24 ans, O-M9, Sakaigawa),
    jûryô : Chiyohakuhô (27 ans, Kokonoe, O-J3), Kiyoseumi (25 ans, Kitanoumi, E-J10), Futen'ô (29 ans, Dewanoumi, O-J12)
    non nommés : 10 membres de l'Ônomatsu
    [Photo : le diagramme de l'affaire des paris illégaux sur le baseball que la presse a bien du mal à publier à jour]

    Le comité d'enquête externe a prévu d'entrendre les 29 rikishi impliqués dans les paris sur le baseball d'ici le 27. 20 avocats sont engagés dans cette affaire. La NSK se réunira le dimanche 4 juillet et décidera, en fonction des résultats de l'enquête du comité, de la tenue ou non du Nagoya basho. "Nous continuons les préparatifs du tournoi. Mais nous allons attendre le rapport du comité d'enquête et prendre notre décision le 4 juillet en réunion extraordinaire. D'autres rikihi que Kotomitsuki pourraient aussi être suspendus." a déclaré Musashigawa oyakata pendant la conférence de presse qui a suivi la réunion extraordinaire des riji d'aujourd'hui.
    Le comité commencera dès demain à travailler sur le cas des oyakata et d'une partie des rikishi du haut du banzuke avec des représentants des rikishi (評議員). Seul un rikishi japonais, yokozuna ou ôzeki, peut assumer cette fonction. Actuellement, seuls les ôzeki Kaiô et Kotomitsiki remplissent les conditions. Mais Kotomitsuki a déjà annoncé qu'il s'abstiendrait demain, de crainte de susciter des troubles.

    Côté sponsors, Nagatanien (ici) a finalement annoncé sa décision de suspendre sa participation au Nagoya basho. Ce retrait ne concerne pour l'instant que ce tournoi : "Nous avons pris cette mesure compte tenu des répercussions sociales. Quant au rétablissement des kenshô, nous souhaitons nous baser sur les mesures préventives prises par la NSK pour que de telle choses ne se reproduisent pas.".
    Quant à la NHK, elle continue à recevoir les protestations des téléspectateurs.

    Source : Sanspo, Asahi, Mainichi, Hochi

    dimanche 20 juin 2010

    Paris illégaux : mise à jour du 20 juin

    Le 19 juin, les riji se sont à nouveau réunis. Maître MOCHIZUKI Kôichirô, avocat qui avait déjà représenté la NSK lors de l'affaire d'usage de drogue, était également présent. Musashigawa rijichô, dont le rikishi Miyabiyama est mis en cause dans des paris privés et a reconnu les faits, est reparti sans rien dire. Maître Mochizuki a par contre révélé qu'une nouvelle réunion aurait lieu la lundi 21. Les riji y désigneront la comité d'enquête externe demandé par le Monbushô. Ce comité, composé uniquement d'experts externes à la NSK, décidera des sanctions, qui devront être approuvées par la NSK. C'est la première fois qu'un comité totalement externe à la NSK se trouve investi de ce pouvoir punitif et on s'attend à des décisions sévères. Si le lien entre le bookmaker (voir plus bas) et le crime organisé est avéré, le licenciement fera partie des sanctions fixées par la NSK elle-même. Une partie des riji est d'ailleurs favorable à la sévérité, notamment pour les oyakata : "C'est tout à fait différent de l'implication de rikishi. Une simple rétrogradation pourrait ne pas être suffisante.". Par ailleurs, une autre question est de savoir si ce comité dévoilera, comme l'a demandé avec insistance le Monbushô, l'identité des 65 personnes ayant passé des aveux écrits à la NSK.

    Ce même jour, on a appris que 10 membres de l'Ônomatsu beya étaient impliqués. Parmi eux, le tokoyama Tokoike (29 ans, en photo en train de coiffer Kotomitsuki), qui a servi d'intermédiaire entre ce que la presse appelle le "groupe Kotomitsuki" (l'ôzeki, Ôtake et Tokitsukaze oyakata, Toyonoshima, Gôeidô, Toyohibiki) et un bookmaker. Autre intermédiare cité, un rikishi de 34 ans, makushita et ancien jûryô (la presse ne donne pas son identité mais la composition de la heya permet de déterminer qu'il s'agit de Furuichi. Son frère aîné, ancien makushita Wakaryûsei - 若隆盛 à ne pas confondre avec Wakaryûsei 若龍勢, rikishi de makushita de la Hanaregoma beya - serait impliqué dans le chantage exercé sur Kotomitsuki). Le tokoyama Tokoike a déjà été entendu plusieurs fois par la police.
    L'Ônomatsu beya compte 17 rikishi (dont Daidô, qui fait de beaux débuts en jûryô) et 1 tokoyama. C'est donc la moitié de ses effectifs qui se retrouve sur le banc des accusés et peut-être privée de Nagoya basho. Ônomatsu oyakata (48 ans, ancien sekiwake Masurao, à gauche), apparemment très affecté, a présenté des excuses publiques. La Sadogatake beya de Kotomitsuki et l'Ônomatsu beya appartiennet à la Nishonoseki ichimon.

    Les dernières heures (au Japon) de ce dimanche 20 juin ont apporté un nom de sekitori supplémentaire : Chiyohakuhô (27 ans, O-J3). C'est non seulement un sekitori de plus dans la liste mais aussi un deshi de Kokonoe oyakata, l'ancien légendaire yokozuna Chiyonofuji, qui plus est riji. Celui-ci a déclaré : "Je m'en remets à la NSK et je ne peux rien dire actuellement. En tant que maître, en tant que riji, je ne sais comment m'excuser pour les troubles causés par Chiyohakuhô.". Kokonoe oyakata est le premier riji dont un des rikishi est impliqué dans les paris illégaux sur le baseball.

    L'audition par la police des 29 personnes impliquées dans des paris illégaux sur le baseball continue. Les 36 autres personnes mises en cause pour des paris privés pourraient aussi être interrogées si besoin est.

    Et pendant ce temps-là, la vie continue quand même, ainsi que les préparatifs pour le Nagoya basho (photo : Musashigawa beya, ce jour).

    Source : Asahi, Hochi, Sanspo

    samedi 19 juin 2010

    Danpatsushiki de Tamarikidô

    La danpatsushiki de Tamarikidô, qui s'est retiré à la fin du Hatsu basho 2010 (ici), a eu lieu ce jour dans les locaux de son université, l'université Meiji. Dorénavant Araiso oyakata, il fait partie de l'encadrement de son ancienne heya, la Kataonami beya. Miyabiyama, son cadet de la Meiji et qui devait y assister, a été entretemps mis en cause dans l'affaire des paris et, bien qu'il soit rentré à Tôkyô hier soir, ne s'est pas montré.

    Source : Sanspo

    vendredi 18 juin 2010

    Paris illégaux : dommages colatéraux

    Comme on pouvait s'y attendre, les sponsors revoient leur position. Nagatanien (永谷園), producteur de produits alimentaires, a commencé à sponsoriser le sumô professionnel au Natsu basho 2000. L'ère Takawaka prenait fin et l'intention de la firme était de donner une impulsion au sport national. Aujourd'hui, elle en est arrivée à 200 kenshô par basho, soit 12.000.000¥ (100.000€). Depuis 2003, Takamisakari apparait dans ses publicités (sur le site officiel ou ) et elle sponsorise chacun de ses combats à raison de cinq kenshô.
    Devant le nouveau scandale qui éclabousse le sumô, Nagatanien envisage de diminuer ce nombre de  200 de moitié pour le Nagoya basho, voire de se retirer totalement : "La décision n'est pas encore prise mais l'impact social est important et nous réfléchissons à une diminution. Nous allons attendre les résultats des enquêtes de la police et de la NSK pour nous décider.".
    Devant la menace de suppression, Takamisakari est resté calme : "Quelle que soit la décision je ne pourrai que l'accepter. Je peux seulement combattre en y mettant tout mon coeur.".
    Ce n'est pas la première fois que Nagatanien prend ses distances. A l'Aki basho 2008, en plein scandale de la drogue qui avait notamment mené à l'exclusion des rikishi russes, le nombre de kenshô avait déjà été réduit de moitié. Suite aux mesures prises par la NSK, il était remonté à 200 au Hatsu basho 2009.

    Par ailleurs, la NHK a expliqué qu'entre le 14 et le 17 juin en fin de matinée, elle a reçu environ 300 témoignages de téléspectateurs, essentiellement par téléphone. Pour la plupart, ils sont très sévères à l'égard des oyakata, des rikishi et de la NSK. Certains estiment même que la NHK ne doit pas diffuser le Nagoya basho.

    [Photo : présentation des kenshô Nagatanien lors d'un combat de Kotomitsuki au Natsu basho 2010]
    Sources : Sanspo, Mainichi, Hochi

    Paris illégaux : mise à jour 18 juin

    L'implication de Gôeidô avait été évoquée dès les premières heures de la journée. Dans la matinée, son collègue de la Sakaigawa Toyohibiki (25 ans, O-M8) ainsi que Tokitsukaze oyakata (36 ans, ancien makuuchi Tokitsuumi) ont également été mis en cause par une source proche de l'affaire.
    Sakaigawa oyakata (à droite) s'est présenté deux fois aux journalistes. Il a présenté publiquement ses excuses et s'en remet à la NSK. De même que Tokitsukaze oyakata. Il devient inutile de les traduire car, depuis le début, les déclarations des protagonistes sont les mêmes tant pour la teneur que pour la forme,  quasiment au mot près.
    Les deux heya se sont entraînées portes closes. Deux policiers ont rendu visite à la Sakaigawa beya vers 15 h. Ils sont restés une vingtaine de minutes, sans que cela soit apparemment lié à l'affaire.

    A ce jour, seuls Kotomitsuki et Ôtake oyakata ont reconnu publiquement les faits. Toyonoshima, Gôeidô, Toyohibiki et Tokitsukaze oyakata n'ont ni confirmé ni infirmé.
    La présence d'oyakata chargés de heya dans la liste des coupables met la NSK dans une position très délicate. En dissolvant la Kise beya pour punir Kise oyakata de ses collusions avec le crime organisé japonais, elle a placé haut la barre. Même motif, même punition serait-on enclin à attendre.

     En fin de journée, c'est le nom de Miyabiyama (32 ans, O-M1, Musashigawa, ancien ôzeki) qui s'est ajouté à la liste des rikishi parieurs. En camp d'entraînement avec sa heya à Kibichûô (吉備中央町) dans la préfecture d'Okayama, il est rentré dans la soirée à Tôkyô afin d'assister à la danpatsushiki d'un de ses aînés de club de sumô de l'université Meiji (明治大学), Tamarikidô. Il a rapidement quitté l'aéroport de Haneda sans rien dire. A Okayama, un proche de la heya a déclaré ne rien savoir sur la véracité des faits.
    Miyabiyama ne serait pas impliqué dans les paris illégaux sur le baseball, mais dans des paris privés sur des parties de cartes ou de mahjong. Ceci dit, il est le deshi de Musashigawa rijichô, à la tête des riji, et cela marque un développement supplémentaire du problème de responsabilité posé par la présence d'oyakata chargés de heya parmi les coupables.

    Source : Sanspo

    jeudi 17 juin 2010

    Paris illégaux : la liste s'allonge

    Alors qu'on savait que des oyakata étaient de ceux qui ont passé des aveux à la NSK, le Shukan Shinchô, qui avait déjà mis en cause Kotomitsuki dans son numéro du 20 mai, évoque aujourd'hui deux nouveaux noms : Ôtake oyakata (42 ans, ancien sekiwake Takatôriki) et Toyonoshima (26 ans, E-M1, Tokitsukaze). Pour appuyer ses dires, le journal présente le témoignage d'un ancien rikishi de division makuuchi.
    Dès la nouvelle connue, un attroupement s'est formé devant la heya de Toyonoshima. Celui-ci ne s'est pas montré mais a fait dire : "Je m'en remets à la NSK, je ne peux rien dire moi-même.". Ce qu'a confirmé son maître : "Nous nous en remettons à la NSK, pour l'instant nous n'avons rien à dire. Veuillez vous adresser à la NSK.". De même, Michinoku oyakata n'a ni confirmé ni infirmé qu'Ôtake oyakata et Toyonoshima avaient passé des aveux écrits à la NSK.
    La police, qui continue à entendre les unes après les autres les 29 personnes impliquées dans les paris illégaux sur la baseball, dont des oyakata et des sekitori, qui ont passé des aveux écrits à la NSK, a entendu aujourd'hui Ôtake oyakata. L'oyakata et Toyonoshima ont également été entendus par la commision d'enquête de la NSK dans l'après-midi.
    Ôtake oyakata a confirmé son implication et tenu une courte conférence de presse devant les locaux de sa heya : "Je suis impardonnable de causer tous ces ennuis. Je m'en remets à la NSK et à la police et ne peux rien dire. Dès que je le pourrai, je ne manquerai pas de m'expliquer. Je vous remercie d'en rester là pour aujourd'hui.".
    Quant à Toyonoshima, on l'a vu quitter la heya pour se rendre au Ryôgoku Kokugikan vers 13h30 mais il n'y est pas revenu. Il n'a rien dit d'explicite et s'est exprimé par l'intermédiaire de Tokitsukaze oyakata : "Je suis impardonnable de causer du souci et des ennuis aux fans et aux gens autour de moi. Je m'en remets totalement à la NSK et je vous remercie de comprendre que je ne peux rien dire pour l'instant.".

    M. ANDO Takaharu, le préfet de police, a déclaré : "Avec la collaboration de la NSK, nous allons nous attacher à élucider les circonstances de cette affaire.".

    Dernière nouvelle, de source donnée comme proche de la commission d'enquête de la NSK et citée par Sanspo, Gôeidô (24 ans, O-M9, Sakaigawa) serait aussi impliqué.

    Sources : Sanspo, Nikkan, Mainichi

    Paris illégaux : la position du Monbushô

    Le 16 juin, M. ASHIDATE Satoshi (de dos), chargé de la jeunesse et des sports au Monbushô, a reçu pour la troisième journée consécutive une délégation de la NSK. Michinoku et Hakkaku oyakata se sont présentés devant lui afin de rendre compte des dernières évolutions de l'affaire des paris. Ils ont fait état de l'avertissement sévère adressé aux coupables à l'issue de la réunion des riji du 15. Ils ont également confirmé l'implication d'oyakata et de sekitori. Au nom du ministère, dont la patience semble épuisée, M. ASHIDATE a demandé la création d'un comité d'enquête : "Nous souhaitons qu'un organe d'enquête composé d'experts externes soit constitué. Ceci doit être fait sans délai.".
    La NSK a déjà mené son enquête et a transmis ses résultats à la police, à laquelle elle s'en remet depuis, attendant ses conclusions pour prendre de plus amples sanctions. Le ministère est en désaccord avec cette attitude.
    Concernant le Nagoya basho, la NSK préconise la participation de l'ensemble des rikishi mis en cause, à l'exception de l'ôzeki Kotomitsuki, que son oyakata a exclu de lui-même. M. ASHIDATE a de nouveau marqué son désaccord : "Sans Kotomitsuki, cela fait 64 personnes qui participeront au tournoi et on pourra se demander si le vainqueur ou les récipiendaires des prix ne sont pas impliqués dans les paris. Ce n'est pas envisageable.". "Les noms de ceux qui font l'objet de l'enquête doivent être rendus publics. Comme les fautes sont de gravité variée, cela ne concerne pas tous les noms." a-t-il réclamé, en plus de la constitution du comité d'enquête et d'une révision des sanctions déjà prises. A Michinoku oyakata, qui a répondu que c'était actuellemnt impossible, il a rétorqué : "Avec de telles méthodes, on ne peut obtenir la compréhension de l'opinion publique.".
    Quant à la possibilté d'annulation du Nagoya basho, M. ASHIDATE a été sans concession : "Si la NSK ne se décide pas à rendre publics les noms, une telle extrémité pourrait être envisagée.". Le dernier tournoi a avoir été annulé est le Natsu basho de 1946, en raison du retard pris dans la réfection des locaux.

    Source : Sponichi

    mercredi 16 juin 2010

    La Sadogatake reprend l'entraînement

    La Sadogatake beya a repris les entraînements ce matin. Sadogatake oyakata a exhorté ses rikishi à se donner sans réserve. Quant à la présence de l'ôzeki Kotomitsuki, privé de Nagoya basho et consigné chez lui, il a répondu froidement : "Pour l'instant, il ne participe pas.". Ce n'est pas lui mais un des oyakata attachés à la heya qui a informé Kotomitsuki des sanctions.
    Une cinquantaine de journalistes était toujours devant le domicile de l'ôzeki mais il n'a pas mis le nez dehors. Dans la soirée, un des jeunes deshi de la heya lui a apporté certaines choses (photos) mais il n'a pas répondu aux questions.

    Source : Hochi