Ura fait un bilan de fin d'année façon Ura

À l'entraînement ce matin, Ura/宇良 s'est mesuré à des rikishi de division makushita. Il a remporté six combats et en a perdu deux. Il a ensuite répondu aux médias présents.
Il est revenu sur son tournoi de novembre qu'il a terminé à 10-5 et avec le prix de la technique : "C'était un rêve. Dans mes objectifs, il y a des rêves et des espoirs et c'était parmi les rêves. Si on parle des objectifs que j'ai, c'est triste mais, yokozuna ou ôzeki, physiquement ça ne me paraît pas possible. Même si je continue en visant toujours plus haut. Alors obtenir le prix de la technique ça faisait partie des rêves et j'en suis très heureux. La constance a probablement payé. C'est le premier, c'est une grande joie. C'est aussi rassurant de se dire qu'on en a eu au moins un.".
Ura s'est également retourné sur cette année où, après quatre ans d'épreuves, il a remporté le tournoi en division jûryô, retrouvé la division makuuchi et enfin remporté le prix de la technique. Ses paroles ont comme souvent allié la joie non dissimulée avec une certaine modestie devant le cours des choses : "Il y a eu plein de bonnes choses. C'est une année qui a récompensé mes efforts. Les mauvais moments se sont longtemps succédés alors je ne peux que me dire qu'il y a une part de chance si cette année s'est bien passée pour moi. Je n'ai pas spécialement cherché à obtenir la victoire en jûryô ou le prix de la technique. Ça s'est construit au jour le jour. Dans ce sens je pense que la chance a été de mon côté.". Et quand on lui demande quel caractère symbolise pour lui cette année bientôt terminée, il n'hésite pas : "Cette année j'ai la sensation d'être revenu (戻る/modoru en japonais). Alors c'est le caractère '戻'.".

L'effort sous les yeux de Jôkôryû/常幸龍 et une pause avec Daiseiryû/大成龍 et Shimanoumi/志摩ノ海

En janvier, il sera à son meilleur classement et un bon tournoi pourrait lui ouvrir les portes des san'yaku. Mais il affrontera le haut du panier, san'yaku, ôzeki, yokozuna. Il analyse la situation sans complaisance : "Je crois que je vais décevoir les attentes des gens. Mais ça devrait aller si je peux au moins montrer ma vraie valeur.". Il sait aussi qu'il peut compter sur son entourage et garde son habituel entrain : "Si je perd les 15 combats, je suis soutenu par des gens à qui je pourrai le dire sans problème. C'est suffisant pour moi. Mais, bien sûr, je vais me donner sans réserve avec l'intention de gagner. L'année prochaine, je vais être patient et plutôt que de chercher à monter dans le classement, je vais essayer de m'accrocher. Je crois que je peux juste faire face le plus courageusement possible. Il faudra que je trouve la force pour combattre à ce niveau-là aussi. Pour l'instant je suis trop irrégulier. Je n'ai pas encore la confiance en ma capacité à avoir ma place parmi les tous meilleurs. Je me dit vraiment que je vais me faire laminer. Donc c'est finalement peut-être un tournoi que je peux aborder sans arrière-pensée.".
Il s'est fait remarqué en tant que petit gabarit virevoltant aux techniques surprenantes mais ses blessures l'ont obligé à changer et, s'il reste fin technicien, depuis son retour il a pris au propre comme au figuré une épaisseur dont il a su faire montre à un niveau de classement déjà élevé. Mais il ne se satisfait pas des changements opérés et reste donc réservé sur ses chances au plus haut niveau : "Pour me stabiliser, il faut que j'ai plus de force de poussée. Autour de moi, on me parle de promotion au rang de san'yaku mais si je fais ma propre analyse, je n'en ai pas encore la puissance. Même si on oublie les rangs les plus hauts, j'aimerais déjà avoir la puissance pour me stabiliser au milieu de la division makuuchi. C'est ça mon objectif.".
Quoi qu'il en soit, Ura s'est déjà fait une place unique dans le monde du sumô. Sa popularité ne se dément pas et le public compte sur lui pour continuer à y apporter une saveur toute personnelle sur et hors du dohyô.