vendredi 26 février 2010

Les riji au travail

Les nouveaux riji se sont réunis mardi dernier et ont notamment décidé de radicaliser l'application de la règle "un étranger par heya". Cette régle existe depuis février 2002 et stipule qu'une heya comptant un rikishi étranger dans ses rangs ne peut en intégrer un autre tant que le premier n'a pas pris sa retraite. Actuellement, sur les 52 heya, 45 ont un étranger parmi leurs rikishi. Jusqu'à maintenant, quand un rikishi obtenait la nationalité japonaise, il libérait la place de l'étranger. Les riji souhaiteraient durcir la règle afin que même après naturalisation, un rikishi étranger reste étranger au regard de la NSK et ne libère plus cette place de l'étranger pour un autre rikishi.
Une telle orientation dépasse le cadre de la NSK puisqu'elle tend à remettre en cause la valeur même de la naturalisation. L'avenir dira ce qu'il adviendra de cette proposition qui fait vraisemblablement partie d'un plan plus large de sauvetage du "sumô japonais" face non seulement à une présence accrue des rikishi étrangers (à son plus haut niveau au dernier tournoi) mais aussi à leur domination flagrante, cause pour certains du désamour des Japonais pour le sport national.
Dans la même veine, et à l'initiative de Takanohana oyakata, les shindeshi du Centre de formation du sumô devront assister en mai prochain au dohyô matsuri du Natsu basho. Takanohana oyakata est le nouveau directeur de l'institut (photo : supervisant l'entraînement juste après sa nomination début février) et a déclaré : "Cela fait partie d'un programme global d'enseignement des traditions.".

Dohyô matsuri : cérémonie rituelle shinto qui a lieu la veille des débuts de tournoi et qui a pour objectif d'invoquer la protection des divinités.
Institut de formation du sumô (sumô kyôshû jo) : Institut fondé en octobre 1957 et dont les locaux se trouvent aux Kokugikan (à l'origine au Kuramae kokugikan et depuis 1985 au Ryôgoku kokugikan). Les shindeshi y passent six mois pendant lesquels ils reçoivent un enseignement sportif et un enseignement théorique (histoire et traditions du sumô, calligraphie, ...). Les shindeshi étrangers y passent un an, notamment pour apprendre le japonais. Les makushita tsukedashi sont dispensés d'une partie des enseignements. Ceux-ci sont assurés par des oyakata et des rikishi de division makushita pour ce qui est de la pratique du sumô et par des spécialistes pour ce qui est des enseignements théoriques. Les sôken, qui précèdent les tournois se déroulant à Tôkyô, ont lieu au dohyô de l'institut.