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Tochiôzan-Kimurayama
(au centre le jeune Hashimoto) |
Dans la recherche effrénée d’une relève japonaise, qui se fait d’autant plus souhaitable que Kaiô, le dernier ôzeki japonais, semble plutôt en mode survie, c’est
Tochiôzan (栃煌山, 23 ans, Kasugano) qui est maintenant sur la sellette. Et c’est son maître Kasugano oyakata (ancien sekiwake Tochinowaka/栃乃和歌) qui lui met la pression. Suite à son Aki basho terminé à 11-4 en tant que sekiwake, et avec des victoires sur des ôzeki, un Kyûshû basho avec au moins dix victoires conduirait en effet le rikishi à la dernière étape avant la promotion au rang d’ôzeki. Après l’entraînement du jour au camp d’
Irumagawa préfecture de Saitama (
埼玉県入間市
), le maître a été sans ambiguïté dans ses propos : "
J’aimerais qu’il soit promu dans deux tournois.". Et pour cela, il a en tête une idée précise et ambitieuse du sumô que Tochiôzan doit pratiquer : "
C’est notre devoir de former des rikishi japonais de talent. Depuis qu’il est entré dans le sumô professionnel, Tochiôzan est un ôzeki potentiel. Il est encore jeune et a de la marge de progression. Avec un mélange de la rapidité et de la technique du yokozuna Asashôryû et de l’application du yokozuna Hokutoumi (北勝海, actuel Hakkaku oyakata), il peut devenir ôzeki.". Malgré son physique (1,89m/152kg) Tochiôzan a du mal à s'imposer dans certaines situations de corps à corps. Kasugano oyakata en est conscient : "
Pour ne pas se retrouver bloqué en corps à corps serré, il a besoin de techniques qui lui permettent d’avancer d’un seul trait ou de pénétrer les défenses de l’adversaire, comme Asashôryû.". A cette référence, il ajoute l’acharnement au travail de Hokutoumi, qui prenait l’initiative afin de ne pas se retrouver en situation défavorable et est devenu yokozuna en accumulant les entraînements. "
Asashôryû... Je ne sais pas si j’arriverai à ce niveau. Mes onze victoires de l’Aki basho m’ont donné confiance et j’aimerais saisir cette chance." reste modeste l'élève.
Tochiôzan est retourné dans sa région de Kôchi dès le lendemain de l’Aki basho et a été très sollicité pendant les quatre jours qu’a duré son séjour : "
J’ai été vraiment très occupé mais il y a eu des réunions de supporters et j’ai senti l’attente des gens de ma région.".
La dernière promotion d’un rikishi japonais au rang d’ôzeki est celle de Kotomitsuki après le Nagoya basho 2007 et pour devenir le deuxième ôzeki japonais en activité, Tochiôzan n’a pas d’alternative. Son objectif est donc un minimum de dix victoires au Kyûshû basho mais on espère aussi de lui qu’il stoppera la série de victoires du yokozuna Hakuhô : "
Tant qu’à faire, je voudrais rencontrer le yokozuna tant qu’il est invaincu.".
Aujourd’hui, à l’entraînement, il a affronté ses collègues de makuuchi, dont Tochinoshin possible san’yaku au prochain tournoi. Il a remporté 20 combats et en a perdu 8.