mercredi 30 septembre 2020

Novembre 2020 - classement : les nouveaux sekitori


Novembre 2020 : promotions en division jûryô (30/09/2020)
Shikona Heya Nom Âge De Débuts Débuts
jûryô
Débuts
makuuchi
Aki 2020 Rang NSK
Takagenji
貴源治 Chiganoura
KAMIYAMA Satoshi
上山 賢
23
Ibaraki
03/2013
05/2017
07/2019
E-Ms1 4-3 E-J12 3468
Jôkôryû 常幸龍 Kise
SAKUMA Takayuki
佐久間 貴之
32
Tôkyô
05/2011
05/2012
11/2012
O-Ms1 4-3 O-J12
3362
Chiyonoumi
千代の海 Kokonoe
HAMAMACHI Meitarô
濱町 明太郎
27
Kôchi 05/2015
07/2018

E-Ms2 4-3 O-J14
3646
Ura 宇良 Kise
URA Kazuki
宇良 和輝
28
Ôsaka
03/2015
05/2016
03/2017
O-Ms5
6-1
E-J13
3616
- Il n'y a pas de nouveaux promus.
- Rétrogradés en makushita : Daishôhô/大翔鵬, Ôki/王輝 et Kitaharima/北磻磨. Kizakiumi/木崎海 s'est lui retiré avant le tournoi.
- Les rikishi de la Tamanoi-beya, écartés pour cause de contamination, voient leurs classements maintenus par la NSK.

Kachikoshi/Makekoshi
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Septembre 2017
Le dernier combat en tant que sekitori d'Ura/宇良 remonte au deuxième jour de l'Aki basho 2017. Il était classé O-M4. Au tournoi précédent, il avait obtenu sa première étoile d'or en battant le yokozuna Harumafuji/日馬富士. Classé E-M4, son léger makekoshi 7-8 l'avait à peine fait descendre dans le classement. Très populaire, son sumô technique et acrobatique savait faire frémir le public. L'avenir lui souriait. En ce 11 septembre 2017, il était opposé à Takakeishô/貴景勝, un autre espoir de la nouvelle génération. Tous deux avaient été promus en division jûryô en même temps. Takakeishô menait par 6-1 dans leur affrontement personnel. Et à nouveau, Ura avait été battu. En tombant, il avait aggravé une blessure aux ligaments croisés antérieurs du genou droit contractée au tournoi de Nagoya et son ménisque du genou gauche avait aussi été touché. Évacué en chaise roulante, il avait par la suite dû être opéré.
Janvier 2019
Il avait fait son retour un an plus tard, en septembre 2018. Classé E-Sd91, il avait terminé à 6-1. Puis il avait remporté le tournoi de division sandanme en novembre 2018 et était revenu en division makushita en janvier 2019. Il pouvait espérer un retour parmi les sekitori d'ici l'été. Le dixième jour de ce tournoi de janvier, le genou droit toujours bandé, pour son cinquième combat il affrontait Hôshôryû/豊昇龍. Ils étaient tous les eux à 2-2. Battu, il avait à nouveau quitté la salle de combat en chaise roulante, tout comme Chiyonokuni/千代の国 d'ailleurs. Et, à nouveau, le même parcours du combattant : opération du genou droit, longue rééducation... Et un deuxième retour en novembre 2019, un an après son premier, avec un classement encore plus bas, O-Jd106, et les deux genoux abondamment bandés.
Cinq tournois plus tard, après un parcours presque sans fautes et deux tournois remportés en divisions jonidan et sandanme, il abordait le tournoi de septembre en haut de la division makushita et pouvait enfin espérer redevenir sekitori. Trois ans après sa première blessure. Un 7-0 lui aurait d'office permis ce retour en jûryô mais son score final de 6-1 laissait une petite place à l'incertitude ().

Ura, la fin du tunnel ?
Finalement, la balance et la logique mathématique des promotions ont pesé en sa faveur. Cet ôichômage qu'il avait arboré provisoirement pour son dernier combat de septembre va redevenir sa coiffure habituelle. Après Terunofuji, il est le deuxième rikishi ayant accédé à la division makuuchi à faire son retour en division jûryô après une descente en division jonidan.
Comme lors de sa première promotion (), l'attention se focalise sur lui, du moins celle que la promotion de l'ôzeki Shôdai veut bien lui laisser. Circonstances sanitaires obligent, c'est au téléphone qu'il a répondu à la presse : "On m'a beaucoup contacté avant même que je ne l'apprenne. Je suis vraiment content. Ça a pris du temps, 3 ans. Ça a été vraiment long. Il y a eu des moments où je pensais ne jamais pouvoir revenir une deuxième fois mais autour de moi on me disait qu'avec du temps je le pourrais. Entre mon incertitude et les attentes de mon entourage il y avait un gouffre et ça a parfois été très dur. Mais je suis heureux d'avoir pu répondre à ces attentes. J'ai gardé courage grâce au soutien de mon entourage. Je suis content de ne pas avoir capitulé devant les blessures.".
Sa façon de penser a évolué avec le temps et les blessures. Après la première, la crainte l'a fait changer de style et privilégier un sumô plus prudent et plutôt de poussée : "Je me suis efforcé de prendre du poids pour ne pas me blesser une deuxième fois.". Mais la deuxième blessure est quand même survenue et il est revenu sur ses positions. Pourtant son sumô de techniques acrobatiques, de résistance au bord du dohyô lui a beaucoup coûté : "J'ai pris la décision de pratiquer mon sumô à moi. Après ma deuxième blessure, j'en suis venu à me dire que tant qu'à me blesser autant que ce soit avec mon sumô.". Il a donc décidé de combattre sans la peur des blessures : "Avec le sumô de poussée je suis limité. Et avec l'âge, on doit se donner sans réserve même si c'est risqué. Si je dois arrêter en ayant pratiqué un sumô qui me ressemble, ça ira. Tant pis pour ce qu'on me dit.". Car son entourage lui conseille de savoir lâcher prise quand il est acculé au bord du dohyô, mais lui ne l’entend pas de cette oreille : "Quand on est au bord du dohyô, c'est là que se joue la victoire ou la défaite. Ce n'est pas facile de se laisser sortir. Peut-être que je ne sais pas le faire. Tant que je peux résister, je résiste.". Il n'a pas oublié que son nom est indissociable de l"izori/居反り" : "Je vais continuer à l'utiliser. Je ne me l'interdis pas.". Malgré tout, il veut aussi combattre le plus longtemps possible devant son public : "Bien sûr, je dis tout ça mais je n'ai pas envie de me blesser. Je vais bien veiller à ne pas me blesser.".
Il a rangé avec précaution son emblématique mawashi rose et ses keshômawashi. À la perspective de ce retour tant espéré, il est résolu : "Je veux pratiquer un sumô énergique. Je veux le kachikoshi à tout prix. Je vais penser uniquement au kachikoshi.".

Un peu plus d'Ura/宇良関のことをもう少し