Décembre 2010 : M. Shintani pose avec les tubes qu'il utilise pour ces tirs. |
Cet habitant de la ville natale de Kaiô, Nôgata dans la préfecture de Fukuoka (福岡県直方市), honorait depuis 18 ans chaque victoire de l'ôzeki par un feu d'artifice tiré sur les bords de la rivière Onga (遠賀川). Deux tirs en cas de victoire, cinq en cas de kachikoshi et dix en cas de yûshô, les voisins pouvant ainsi se tenir au courant des résultats du héros local. « Il n'y a personne à Nôgata qui n'aime pas Kaiô. » avait-il coutume de dire. Et en cas de défaite, M. Shintani, qui faisait le déplacement jusqu'à la rivière chacun des 90 jours de tournoi peu après 17h, rentrait sans tarder chez lui, l'humeur sombre.
Mécanicien auto de profession et détenteur d'une licence de pyrotechnicien, M. Shintani avait commencé à la demande de l'association de supporters locale au Natsu basho 1993, lors de l'accession de Kaiô à la division makuuchi. « Tant que l'ôzeki Kaiô continue je ne peux pas m'arrêter. » déclarait-il. En novembre dernier, les douze victoires de Kaiô, qui avait abordé le précédent tournoi en position de kadoban, l'avait particulièrement ravi : « Ca va vraiment mieux dès qu'il gagne ! ».
A l'annonce du décès de ce compagnon de longue date, l'ôzeki a exprimé sa tristesse : « Je ne peux pas dire à quel point les feux d'artifice que tirait pour moi M. Shintani dans ma ville natale m'ont encouragé. Je vais continuer à donner le meilleur de moi-même en sa mémoire. ».
« Qu'il neige ou qu'il pleuve, il était présent. Nous espérions que M. Shintani serait en bonne santé aussi longtemps que Kaiô. Il ne restait plus que dix victoires avant le record de 1045 (de Chiyonofuji, actuel Kokonoe oyakata). Il l'attendait et nous voulions le célébrer avec lui. » ont regretté les représentants de l'association de supporters locale.
Mainichi, Nikkan, Sanspo