lundi 26 octobre 2015

Kyûshû basho 2015 - banzuke : Mitakeumi en division makuuchi

C'est écrit : Mitakeumi
veut le kachikoshi !
Après Endô à l’Aki basho 2013 et Ichinojô à l’Aki basho 2014, voici un troisième "promu aux cheveux courts". Lui aussi issu du sumô universitaire, Mitakeumi/御嶽海 accède à la division reine après seulement quatre tournois et il débutera sur le dohyô des grands sans mage. Cette promotion est parmi les deuxièmes plus rapides pour les rikishi entrés en makushita tsukedashi (ici), la tête du classement étant tenue par Endô et trois tournois.
S’il est bien sûr ravi de cette promotion si vite venue, "Je pensais que ça me prendrait un an, c’est inespéré.", Mitakeumi est resté très modeste devant la presse. Il ambitionne le kachikoshi pour son premier tournoi et quand on lui parle de plus de dix victoires et d’un prix, il répond : "Je ne suis encore qu’un novice, ce serait déplacé dans ma position d’y penser.". Néanmoins, il brûle d’en découdre avec son aîné de deux ans, Endô. Originaires tous deux de la même région du Japon, ils ont l’habitude de se croiser en compétition depuis le plus jeune âge : "A l’école primaire il était déjà beau. Il est beau et il est fort, c’est énervant.". Quand ils étaient étudiants, ils se sont combattus et Endô a l’avantage avec 3-2. A la fin de ses études, Mitakeumi avait trouvé un emploi à la préfecture de Wakayama mais, là encore, l’ombre d’Endô planait : "Endô avait déjà débuté et j’ai eu envie de tenter ma chance dans ce monde moi aussi. Il est très populaire, je serais très content de l’être autant.". La popularité d’Endô dépasse largement les dohyô grâce à son physique et aussi à des apparitions dans des publicités mais Mitakeumi a promis à son entourage, et notamment à son entraîneur de l’université Tôyô, de ne se concentrer que sur son sumô tant qu'il n'est pas san’yaku : "J’ai des rêves de plus en plus grands mais sans entraînement tout s’arrêtera. Les entraînements me permettront de continuer à construire des rêves.". Il essaie aussi de ne pas se cantonner à l’inévitable comparaison avec Endô mais aussi Ichinojô : "J’aimerais faire aussi bien qu’eux mais je veux avant tout pratiquer mon sumô plein d’énergie.".
Fin de séance de photos : effrayé,
Mitakeumi demande qu'on retire
une mante religieuse posée sur sa
manche. Il n'aime pas les "insectes
agressifs" mais cela pourrait aussi
être un signe de bon augure...
Alors que, peut-être, tout prend une autre dimension pour lui, Mitakeumi pense aussi à sa région. Il est originaire de Kisô dans la préfecture de Nagano, là où l’engouement pour l’étoile de Kisô/木曽の星 va croissant comme il a pu le constater lors du passage de l’Aki jungyô (8/25 octobre) à Nagano : "Je ne pensais pas que c’en était à ce point. J’ai été surpris. Je vais faire de mon mieux pour mériter encore plus d’encouragements.". Son shikona 御嶽海 lui-même est un hommage aux victimes de l’Ontakesan/御嶽山*, également situé à Kisô : "Je pense beaucoup à ma région, je l’aime. Sans le soutien des gens de là-bas, je ne serais pas où je suis.".

Dewanoumi oyakata (出羽海親方, ancien maegashira Oginohana/小城ノ花), le maître : En dehors du dohyô, c’est un jeune homme de son temps. Mais sur le dohyô, il a la capacité de se concentrer totalement sur l’essentiel. J’ai été étonné qu’il se mette à gagner aussi vite. Son sumô s’améliore de tournoi en tournoi et j’ai hâte de voir la suite.


* Le 27 septembre 2014, le volcan Ontakesan/御嶽山 est entré en éruption, provoquant la mort de 53 personnes.