mercredi 30 novembre 2011

Hatsu basho 2012 : promotions makushita vers jûryô

Hatsu basho 12 : promotions makushita vers jûryô (30/11/2011)
Shikona Heya Nom Âge De Débuts Kyûshû 2011
Amûru 阿夢露 Onomatsu IVANOV Nikolaï 28 Russie 05/2002 O-Ms2 6-1
Chiyotairyû千代大龍KokonoeMEIGETSUIN Hidemasa23Tôkyô05/2011E-Ms34-3
Homarefuji 誉富士 Isegahama MIURA Yoshiyuki 26 Aomori 01/2008 O-Ms3 4-3
Kitaharima 北磻磨 Kitanoumi SHIMADA Seiya 25 Hyôgo 03/2002 E-Ms2 4-3
Tokushinhô 徳真鵬KitanoumiSHIRATSUKA Motohisa27Mie03/2007E-Ms14-3

Amûru
Presque dix ans après ses débuts, le Russe Amûru devient enfin sekitori : "Je suis vraiment très heureux. J'ai l'impression de rêver.". Avec 57 tournois pour parvenir à cette promotion, il rejoint le Tchèque Takanoyama au deuxième rang des plus lentes progressions de rikishi étrangers (derrière les 58 tournois du Brésilien Wakaazuma/若東).
Une promotion qui vient aussi comme une revanche puisqu'il y a un an, avant le Kyûshû basho 2010, une rupture des ligaments croisés du genou gauche l'avait éloigné des dohyô pendant deux tournois. Son maître lui avait alors conseillé l'opération mais il avait refusé : "Si je me fais opérer, je vais être absent pendant un an et tomber dans le banzuke.". Il avait préféré la rééducation : "Je vais me muscler les genous et me construire un physique qui m'évitera de me blesser." avait déclaré ce rikishi plutôt léger pour sa taille (1,92m/126kg). Il s'était aussi initié à la diététique et avait grossi de dix kg. Redescendu en divison sandanme, il avait abordé le Tournoi d'évaluation le mors aux dents et remporté le Nagoya basho.
Amûru est arrivé au Japon à 18 ans, encouragé par le mari japonais de sa soeur aînée à entrer dans le sumô professionnel. En Russie, il avait pratiqué la boxe mais avait été conquis en voyant les rikishi à la télévision.
Son shikona est en lui-même toute son histoire. Amûru, c'est pour le son le fleuve Amour de son pays natal. Pour les kanji et le sens, 阿夢露 c'est sa venue de Russie/露 à l'Onomatsu-beya/阿 avec un grand rêve/夢.
L'Onomatsu-beya a été touchée de plein fouet par l'affaire des paris illégaux. Onomatsu oyakata, placé sous kinshin et dont le domicile avait été perquisitionné, était déterminé à repartir sur de nouvelles bases. A en juger par les résultats de ce Kyûshû basho, ses rikishi semblent l'avoir suivi. En effet, Wakakôyû termine jun'yûshô et remporte le prix de la combativité en division makuuchi, Amûru est promu en division jûryô et Wakayama et Ikeru remportent respectivement le yûshô en divisons jonidan et jonokuchi.
Quant à Amûru, il se permet toutes les ambitions : "Je veux devenir ôzeki et ensuite yokozuna.". D'ici-là, il prévoit de retourner en Russie au printemps prochain, pour la deuxième fois en dix ans et la première fois depuis cinq ans. Les paroles des siens l'ont soutenu, "N'abandonne pas tant que tu ne portes pas le keshômawashi." et avant de les retrouver, il compte bien monter encore dans le banzuke.

Chiyotairyû/Meigetsuin
Meigetsuin Hidemasa est de ces rikishi qui sont arrivés dans la tourmente et l'incertitude des annulations de tournois (ici) et il a même un temps douté (ici). C'est aussi le yokozuna universitaire 2010, qui a fait ses débuts directement en makushita. C'est aussi un admirateur de l'ancien ôzeki Chitotakai. Son nouveau shikona, Chiyotairyû/千代大龍, donné par M. Saitoh son entraîneur de l'université Nittai/日体大, est d'ailleurs un hommage à son aîné de la Kokonoe-beya, dont le shikona complet était Chiyotaikai Ryûji/千代大海 龍二. "C'est un joli nom, non ? Bon courage !" a approuvé l'ancien ôzeki maintenant Sanoyama oyakata.
Chiyotairyû et Kokonoe oyakata,
sombres
Après les vicissitudes qu'on connaît, Chiyotairyû a débuté en mai mais a dû abandonner sur blessure. Il a ensuite enchaîné deux 6-1 et finalement un 4-3 qui l'ont conduit à cette promotion : "J'étais inquiet après ce premier tournoi où  j'ai abandonné. Mais c'est parce que j'ai tiré les leçon de mai que je suis assis devant vous. A l'entraînement, j'ai retrouvé mon état d'esprit de première année d'université et ça a porté ses fruits. Je ne veux pas retomber en makushita après seulement un seul tournoi. Un jour ou l'autre, je veux affronter mes aînés de la Nittai Myôgiryû et Yoshikaze.".
Le jeune homme est donc heureux mais son maître a lui fait souffler un vent plus froid sur la conférence de presse : "Il a du potentiel mais il ne l'exploite pas, il n'est pas sérieux. Il ne sait faire ni les shiko ni les matawari. Il n'y a aucune raison de le féliciter ni de se réjouir de cette promotion. Il tourne le sumô en ridicule. Il a même manqué les cours du centre de formation. J'espère qu'il saisira cette occasion pour se réformer. Je vais le discpliner sévèrement.". Après ce sermon public, Chiyotairyû sait à quoi s'en tenir : "Je vais changer, je vais m'entraîner sérieusement, écouter mon maître et lui montrer ma reconnaissance.".

Homarefuji félicité par
des écoliers
A l'époque de ses débuts, il y a quatre ans, Homarefuji avait un objectif : "Je voulais monter en division jûryô en un an et demi. Ca a un peu traîné. Je commence à vraiment réaliser ce qui arrive.". Une blessure à l'épaule droite a contrarié ses plans et Takarafuji, son cadet de l'université Kinki/近大, l'a devancé chez les sekitori : "C'était assez vexant.". Il en a redoublé d'efforts à l'entraînement pour arriver à ce jour: "Je veux pratiquer un sumô comme celui de Musôyama (武双山, actuel Fujishima oyakata/藤島親方). Je veux monter en makuuchi et affronter un yokozuna en tournoi.". "Ce n'est que le début. Je veux le voir monter en division makuuchi et devenir san'yaku." a déclaré Isegahama oyakata.

"Je suis enfin promu. Ca a été long." a avoué Kitaharima, qui a débuté il y a presque dix ans. Au début de l'année, au Hatsu basho, il était classé E-Ms2 mais a terminé à 3-4 : "J'avais l'occasion d'être promu mais j'ai perdu un combat important. Cette année a été particulièrement pénible.". "Il va devoir pratiquer un sumô plus actif que jusqu'à maintenant." a conseillé Kitanoumi oyakata à son rikishi qui, avec ses 107 kg, est un poids léger.

Kyodo, Mainichi, Sanspo, Jijicom